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MPONGWÉ ou MPONGOUÉ

Population bantoue du groupe nord-ouest, les Mpongwé ont acquis sur la côte gabonaise une influence importante. Leur langue est parlée par un certain nombre d'autres groupes, comme les Adjumba, les Oroungou, les Ndomi, les Galoa et les Enenga ; au xixe siècle, elle jouait dans la région le rôle de lingua franca pour la traite et le commerce, et elle était comprise dans tout le bassin de l'Ogooué. Les Mpongwé sont souvent mélangés à d'autres populations ; originellement, ils étaient localisés dans la région de Libreville, au Gabon, sur la côte entre Pongara et le cap Sainte-Catherine. Dans les années 2000, ils constituaient 15 p. 100 de la population gabonaise (soit 200 000 personnes environ)

Agriculteurs et pêcheurs à l'origine, les Mpongwé jouèrent un rôle très important comme intermédiaires dans la traite, puis, durant la période coloniale, dans différentes formes de commerce. Le tissage et l'artisanat, autrefois florissants, ont depuis longtemps disparu. Leur organisation sociale traditionnelle était marquée par l'existence d'une vingtaine de clans patrilinéaires ; la polygamie était répandue. Les femmes, réputées pour leur coquetterie, portaient des coiffures très élaborées, utilisant des rembourrages de fibres et de cheveux et des carcasses de bois léger. Les villages, composés de maisons de bois surélevées, s'allongeaient le long d'une large rue ; chacun d'eux composait une petite chefferie dont le souverain, l'oga, élu ou héréditaire, s'entourait de symboles royaux (trône, tambours, etc.).

Aujourd'hui christianisés par des missions protestantes ou catholiques, les Mpongwé pratiquaient autrefois le culte des ancêtres ; la sorcellerie jouait un rôle important. Hommes et femmes étaient organisés dans des confréries, à des fins rituelles et cérémonielles. Les masques de femme, peints en blanc et très stylisés, comptent parmi les œuvres les plus recherchées de l'art traditionnel africain.

— Roger MEUNIER

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Écrit par

  • : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études

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  • GABON

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