MPOX
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Transmission de la maladie
Dans les pays africains où le Mpox est endémique, les cas observés chez l’humain débutent habituellement par une transmission d’origine animale, même si on ne connaît qu’assez peu la nature et le spectre des réservoirs animaux. Il s’agit probablement de rongeurs (rats et écureuils ), qui peuvent transmettre la maladie aux primates et à d'autres mammifères (comme les gazelles). La transmission à l’être humain s’effectue lors de contacts avec des animaux sauvages infectés, par exemple pendant la cueillette, la chasse (capture, dépeçage…), ou par la consommation de viande de brousse. Cette transmission peut s’effectuer par contact direct ou indirect, notamment par les lésions engendrées par le virus ou les sécrétions respiratoires.
Les cas de Mpox identifiés en Europe ou en Amérique du Nord sont pour leur part exclusivement liés à des contaminations interhumaines et étaient initialement associés au clade II avant 2024 (même si, selon l’OMS, le tout premier cas survenu aux États-Unis a été provoqué par un chien domestique infecté). Ce virus a été initialement décrit comme se transmettant assez difficilement entre humains. En effet, cette transmission nécessite un contact prolongé et rapproché avec un malade, homme ou animal, ce qui explique l’importance potentielle accordée à l’infection d’animaux de compagnie. Le virus peut se transmettre par contact direct, notamment par les muqueuses et les lésions cutanées (plaies, croûtes). En ce sens, même si le Mpox n’est pas décrit pour l’heure comme une maladie sexuellement transmissible, les contacts rapprochés lors de rapports sexuels sont des facteurs importants de risque de transmission de la maladie. Par ailleurs, du virus potentiellement infectieux a été retrouvé dans le liquide séminal de patients infectés. Ce mode de transmission a été le plus fréquemment mis en évidence lors de l’émergence de ce virus hors d’Afrique en 2022, avec un nombre très important de cas reliés à des rapports sexuels. L'OMS a confirmé en 2023 et 2024 que les contacts sexuels rapprochés, notamment chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), étaient un facteur clé de transmission en dehors des zones endémiques. Le virus peut également se transmettre par contact avec des surfaces contaminées telles que la literie, les serviettes ou les vêtements utilisés par une personne infectée. Ce mode de transmission est particulièrement préoccupant dans les environnements partagés comme les hôpitaux ou les foyers.
Le virus peut également potentiellement se transmettre par voie aérienne (gouttelettes respiratoires) à courte distance et lors d’une exposition prolongée face à face, mais l’importance de ce mode de transmission reste difficile à déterminer. La transmission du Mpox par gouttelettes nécessite généralement un contact face à face prolongé, par exemple lors des soins prodigués aux personnes malades. Le port de masques chirurgicaux reste recommandé pour les personnes infectées ou celles qui les soignent, même si ce mode de transmission n’est pas le plus fréquent. Comme de nombreuses maladies virales, le Mpox est également décrit comme pouvant se transmettre par contact avec des surfaces ou des objets contaminés, notamment lors du nettoyage de literie infectée ou de contact avec des vêtements infectés, le plus souvent au sein du foyer familial. Des précautions rigoureuses, comme l'isolement des personnes malades et la désinfection des objets contaminés, sont essentielles pour limiter la propagation du virus. Les personnes infectées doivent éviter tout contact étroit avec des animaux ou d'autres personnes tant que leurs lésions ne sont pas complètement cicatrisées. Les contacts intimes doivent également être interrompus jusqu'à la guérison complète du patient.
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Écrit par
- Yannick SIMONIN : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier
Classification
Médias