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MST (maladies sexuellement transmissibles)

Les maladies vénériennes (du nom de Vénus, déesse de l'amour) sont appelées maintenant maladies sexuellement transmissibles (M.S.T.). Ce sont des maladies infectieuses qui n'ont d'autre point commun que leur mode de contamination par contact ou rapport sexuels, les autres affections de l'appareil génital relevant plutôt du domaine de l'urologie, de la gynécologie, voire de la psychiatrie. C'est pourquoi, depuis 1999, l'Organisation mondiale de la santé recommande l'usage de l'appellation infections sexuellement transmissibles (I.S.T.) pour souligner la nature infectieuse de ces pathologies.

Les sociétés les plus évoluées n'arrivent pas encore à défaire les liens très étroits qu'elles ont noués entre sexualité et éthique, d'où cette notion de « maladies honteuses » qui entache les maladies vénériennes et entretient autour d'elles un sentiment de culpabilité. Cet état d'esprit, cristallisé par les tabous sociaux et religieux, explique l'ignorance du public non seulement à l'égard de l'anatomie ou de la physiologie de l'appareil génital, mais surtout à l'égard des maladies sexuellement transmissibles. La négligence individuelle qui en résulte tempère de ce fait les progrès de la thérapeutique. Il n'est donc pas surprenant d'assister à une recrudescence des maladies sexuellement transmissibles. À l'ignorance et à l'inconscience, la médecine doit opposer l'information objective et persuader le public qu'un traitement précoce entraîne dans l'immense majorité des cas une guérison immédiate.

Une imposante cohorte

Les maladies sexuellement transmissibles (les M.S.T.) sont fort diverses. On en compte actuellement plus de vingt. Ces maladies, notamment les blennorragies, sont une des causes les plus fréquentes de morbidité dans le monde (O.M.S.).

Le terme «  blennorragie » (autrefois orthographié blennorrhagie) a été forgé à partir des racines grecques évoquant l'éruption et l'écoulement d'une humeur visqueuse. Il apparaît pour la première fois en 1784 dans les écrits du médecin autrichien François Xavier Swediaur. À côté de la blennorragie gonococcique due à un microbe spécifique, le gonocoque (Neisseria gonnorrheae, décrit très nettement en 1879 par le médecin allemand Alfred Neisser dans le pus provenant d'un écoulement de l'urètre et dans le pus oculaire), il existe des blennorragies non gonococciques. Ces dernières peuvent avoir pour cause des parasites, des champignons, des germes divers autres que le gonocoque et même des virus.

Comme la syphilis, qui mérite un article autonome dans cet ouvrage (cf. syphilis), d'autres M.S.T. sont caractérisées par la formation d'une ulcération : ce sont la maladie de Nicolas et Favre et la chancrelle qui, contrairement à la syphilis, sont rarement rencontrées en Europe.

D'autres M.S.T. dues à certains virus : hépatites, condylomes génitaux, syndrome d'immunodéficience acquise (cf. sida), etc., ne cessent de progresser de façon inquiétante dans le monde et d'y faire des hécatombes.

Ces maladies sont transmises au cours ou à l'occasion des rapports sexuels, comme la gale et l'infestation du pubis et de la région anale par Pediculosis pubis ( morpion). Toutes concernent autant l'homme que la femme, et l'enfant éventuellement (in utero ou bien à la naissance). Négligées, ces maladies sont préoccupantes par leurs conséquences tardives : atteinte du testicule, salpingite, stérilité, cancer.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences naturelles, ancien chef de l'unité de biologie des tréponématoses, Institut Alfred-Fournier, centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé
  • : chef de consultation à l'hôpital Saint-Louis, ancien directeur de l'Institut Alfred-Fournier

Classification

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