MST (maladies sexuellement transmissibles)
Recrudescence des maladies sexuellement transmissibles
Les M.S.T. constituent aujourd'hui un problème majeur de santé publique qu'ont étudié de nombreux congrès mondiaux. Trois exemples soulignent l'impact sanitaire des M.S.T.
– Les condylomes génitaux se présentent sous la forme soit de végétations vénériennes (les crêtes de coq), soit de lésions presque invisibles à l'œil nu et révélées après examen (condylomes plans). Très contagieux, ils sont dus à des virus : les papillomavirus. Certains d'entre eux peuvent entraîner chez les jeunes femmes, dans certaines conditions, un état précancéreux du col de l'utérus, d'où l'importance de faire pratiquer un frottis du col utérin en vue d'examen cytologique chez toute jeune femme à vie sexuelle instable.
– En 2003 est apparue en France une infection vénérienne rectale due à Chlamydia trachomatis, souche L2 : les patients, homosexuels, souffrent d'ulcérations du rectum.
Cette pathologie a progressé rapidement (+ 11 p. 100 en 2006). Chlamydia trachomatis reste par ailleurs un pourvoyeur d'infections urogénitales qui ont augmenté fortement (50 p. 100) depuis 2003.
– Depuis 1980, l'apparition de l'infection par les virus VIH a posé de très graves questions à la population et aux pouvoirs publics. Ce virus provoque l'effondrement de l'immunité du porteur, d'où « infections opportunistes » et flambées tumorales (sarcome de Kaposi) ; les traitements actuellement mis en œuvre retardent notablement l'évolution de la maladie.
Paradoxalement, même lorsqu'elles bénéficient d'une thérapeutique efficace, les maladies sexuellement transmissibles ne disparaissent pas, au contraire ; cela signifie une faillite totale de l'épidémiologie en ce domaine.
Quels que soient l'âge et le milieu social, l'ignorance et l'inconscience restent stupéfiantes. En France, une enquête O.M.S.-I.N.S.E.R.M. a révélé, d'une part, que 64 p. 100 des hommes atteints de gonococcie n'ont pas jugé utile de prévenir leur partenaire féminine, d'autre part, que 13 p. 100 des malades étudiants ont attendu de sept à dix jours avant de consulter. Chez les jeunes de seize ans, dans 25 p. 100 des cas, il s'est écoulé de quinze à trente jours avant toute consultation ; ce comportement est en partie à rapporter à la méconnaissance et à l'imprécision de la période d'incubation.
Par ailleurs, un quart des malades étudiants ou techniciens signalent avoir contracté leur gonococcie pendant les vacances, en dehors de leurs pays d'origine (Siboulet). Le nombre des adolescentes qui ont contracté la maladie – parallèlement à la vulgarisation de la pilule – augmente d'année en année, de même que les contaminations dues à l'ami de passage, ce qui illustre le rôle des infections inapparentes.
Ces remarques, valables pour toutes les maladies sexuellement transmissibles, incitent donc, en plus de l'effort de diagnostic nécessaire pour aboutir à un traitement efficace, à une prise de conscience chez le malade masculin de sa responsabilité à l'égard de sa ou de ses partenaires.
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Écrit par
- Michel POITEVIN : docteur ès sciences naturelles, ancien chef de l'unité de biologie des tréponématoses, Institut Alfred-Fournier, centre collaborateur de l'Organisation mondiale de la santé
- André SIBOULET : chef de consultation à l'hôpital Saint-Louis, ancien directeur de l'Institut Alfred-Fournier
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