MUNICIPES
Ayant changé de sens au cours de l'évolution du régime républicain puis impérial, le terme de municipe est particulièrement difficile à définir dans l'ancienne Rome. D'une manière générale, avant le ~ ier siècle, le statut de certaines villes italiennes est calqué sur celui de Rome : leurs habitants sont des citoyens romains avec tous les droits et tous les devoirs civils et militaires. C'est le privilège du droit de cité romaine, dont seul un petit nombre de villes jouissaient, qui entraîne la guerre sociale et la révolte des autres villes d'Italie, mécontentes d'être traitées par Rome comme des cités de second ordre. Après une lutte qui dure trois années (~ 91-~ 88), Rome reconnaît à toutes les villes d'Italie le statut de municipes, avec cette réserve que leurs habitants, pour pouvoir exercer leurs droits électoraux, doivent venir à Rome. Le sol des municipes cesse d'être italien pour devenir romain, et il est par conséquent exempt d'impôts. L'administration municipale en Italie comprend des comices, une assemblée de décurions, deux édiles, un questeur et deux duoviri, chargés du recensement. Hors d'Italie, dans les provinces, on trouve aussi des villes qui jouissent du statut de municipes ; il est difficile de discerner avec précision quels sont les droits de leurs citoyens : il existe, en effet, des municipes de droit latin, de droit romain ou de droit privé qui sont autant de cas d'espèce. Ainsi, les habitants de certains municipes sont des citoyens qui ne jouissent pas de tous les droits, des cives sine suffragio. Du moins sait-on que les sols des municipes provinciaux sont imposables. En revanche, l'administration municipale est confiée dans les provinces à une assemblée de citoyens, sorte de conseil municipal avec des magistrats, dont les décisions sont soumises au contrôle des gouverneurs. Peu à peu, sous l'Empire, se dessine une tendance d'uniformisation des municipes. Ainsi se révèle le grand dessein de Rome, qui se veut capitale d'un État et métropole d'une fédération de cités.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Joël SCHMIDT : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques
Classification