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MURNGIN

Ethnie de la terre d'Arnhem. Les Murngin, qui se nomment Wulamba, constituent un groupe de populations de culture homogène ; ils vivent sur la côte nord de l'Australie, sous climat tropical. Leur société est divisée en deux moitiés patrilinéaires et exogamiques — appelées Yiritja et Dua —, chacune se subdivisant en quatre sections ; une telle division règle les mariages, le patrimoine de mythes évoqués et transmis ainsi que les obligations rituelles. Pour un homme, le frère de sa mère, sa mère et sa femme appartiennent à l'autre moitié, tandis que lui-même, son père et la sœur de son père sont de la même moitié. Le mariage préférentiel avec la fille du frère de la mère, c'est-à-dire avec la cousine croisée maternelle, entraîne une extension latérale particulière de la parenté ; le système apparaît particulièrement complexe car l'existence de quatre sections par moitié fait que sur cinq générations susceptibles de vivre en même temps — dont deux en amont et deux en aval —, un même individu se trouve en présence de sept lignées de parenté, toutes relations de parenté étant régies suivant des droits et obligations établis. Les Murngin utilisent en conséquence soixante et onze termes pour exprimer leurs différentes relations de parenté. Dans une famille et au sein d'une moitié, la prohibition de l'inceste de même que les relations entre frères et sœurs jouent pleinement. Groupant quarante à cinquante individus, chaque clan occupe un espace géographique lié au totem du clan et dont la claire définition favorise la vie sociale.

Élément central de la vie initiatique murngin, le totémisme se résume en deux grands mythes : le cycle du mythe Wawilak, qui inclut quatre cérémonies de mariage et des rites d'initiation ; le cycle du mythe Djunkgao, relatif à la relation même au totem. L'initiation sépare nettement hommes et femmes, segmente et hiérarchise le groupe des hommes, enfin achemine chacun d'eux vers son totem d'origine (à sa mort). Circoncis entre six et huit ans, l'enfant est joint à ceux de son âge ; au sein de ce groupe qui vit à l'écart, il est instruit des emblèmes totémiques, des traditions tribales et des mystères ; il prend enfin connaissance des mythes de la tribu. Devenu adulte par son mariage, il se voit, vers vingt-cinq ans, livré la connaissance des grands totems et prend part aux cérémonies. À sa mort, un rituel marque le retour à son totem d'origine (celui qui précède sa naissance).

— François ZACOT

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