MUSCLES
Physiologie du muscle squelettique
Les propriétés essentielles des muscles striés – excitabilité, contractilité, élasticité – sont connues depuis longtemps, puisque Galvani découvrait en 1791 que la contraction musculaire pouvait être provoquée par des phénomènes électrostatiques (cf. électrophysiologie, chap. 1). Le fait que ces trois propriétés fondamentales ne soient pas seulement celles des muscles, mais à divers degrés celles de toute cellule vivante, n'est pas étranger à l'intérêt constamment attaché par les physiologistes à l'étude des muscles. Ceux-ci ont été et sont encore l'un des matériels les plus propices aux recherches fondamentales en physiologie générale.
On trouvera, dans l'article électrophysiologie (chap. 4), la brève description des méthodes et des progrès de l'exploration électrique des nerfs et des muscles.
Parallèlement à ces travaux, d'autres expérimentateurs étudiaient la contraction musculaire au moyen des myographes, tels ceux mis au point par Marey dès 1868. On a aussi cherché à étudier l'activité des muscles par l'intermédiaire de la chaleur qu'elle engendre : les noms de Chauveau (1895) et surtout de A. V. Hill (1920) restent attachés à ces recherches.
Enfin, on s'intéressait encore aux manifestations extérieures de la fonction hautement spécialisée qu'exerce le tissu musculaire : la production de mouvements (analyse cinétique « chronophotographique » de la marche ou de la course, inventée par Marey) ou, plus généralement, la mesure d'un travail mécanique et son enregistrement au cours de son déroulement (ergographe de Mosso, bicyclettes ergographiques, etc.).
Propriétés fondamentales
Excitabilité
L 'excitabilité est la faculté d'une cellule ou d'un tissu vivants de répondre par une modification spécifique à une modification brusque du milieu extérieur capable de réaliser une excitation. Pour le tissu musculaire, cette réponse est la contraction.
Il existe plusieurs sortes d'excitants du muscle :
– un excitant naturel, l' influx nerveux, transmis au muscle par son nerf moteur et qui provoque une contraction physiologique ;
– des excitants artificiels (mécaniques, chimiques, physiques), qui provoquent une contraction accidentelle ou expérimentale.
De ces excitants artificiels, le plus couramment utilisé est l'excitant électrique parce qu'il est d'application facile et qu'il est exactement dosable.
Quoi qu'il en soit, l'excitation électrique ne déclenche une réaction du muscle que si elle intervient brusquement et non de manière lente et progressive. En outre, elle doit atteindre une certaine intensité qu'on appelle intensité- seuil, seuil d'excitation ou, plus couramment, intensité liminaire. Enfin, un courant brusque et d'intensité suffisante n'est efficace que s'il agit pendant un certain temps, appelé « temps utile » ; il y a ainsi une durée liminaire comme il y a une intensité liminaire. Entre ces deux valeurs, il existe une relation constante reconnue par les physiologistes comme une loi générale de tous les tissus excitables.
Il en va de même pour les muscles. L'étude de la courbe intensité-durée montre en effet que, au-delà du temps utile, l'intensité-seuil reste invariable, quelle que soit la durée du passage du courant : ce niveau, appelé par les anciens physiologistes « seuil fondamental », a été désigné par L. Lapicque sous le nom de « rhéobase » (réos, courant). Par contre, lorsque le temps de passage du courant est inférieur au temps utile, les intensités liminaires augmentent et deviennent supérieures à la rhéobase. C'est pourquoi Lapicque a proposé dès 1909 de définir l'excitabilité musculaire par une constante de temps conventionnelle qu'il a appelée la « chronaxie » (chronos, temps[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean RAIMBAULT : licencié ès sciences, docteur en médecine, attaché des hôpitaux
- Bernard SWYNGHEDAUW : docteur en médecine, ancien interne des Hôpitaux de Paris, directeur de recherche de première classe à l'I.N.S.E.R.M., docteur ès sciences
Classification
Médias
Autres références
-
ABDOMEN
- Écrit par Claude GILLOT
- 6 346 mots
- 9 médias
b) La paroi musculaire comprend : le diaphragme en haut, les muscles iliaques et lombaires en arrière, les muscles abdominaux en avant et latéralement (fig. 2 et 3). -
ACTINE
- Écrit par Gérard BISERTE et Daniel TETAERT
- 691 mots
L'actine est une protéine « universelle » qui a été identifiée dans le cytoplasme de nombreuses cellules eucaryotes différentes, aussi bien animales que végétales (par exemple, l'actine identifiée dans le cytoplasme de l'algue verte Nitella). L'actine a été également...
-
ADRÉNALINE
- Écrit par Jacques HANOUNE
- 3 565 mots
- 2 médias
...classique observation, par Claude Bernard, en 1850, que la piqûre du plancher du quatrième ventricule entraînait une glycosurie transitoire. Dans le muscle squelettique, les catécholamines augmentent la glycogénolyse par un mécanisme purement β2-adrénergique. Comme le muscle ne contient pas de glucose-6-phosphatase... -
ANESTHÉSIE
- Écrit par Francis BONNET et François CHAST
- 4 117 mots
- 2 médias
.... Ils constituent la troisième catégorie de produits utilisés au cours d'une anesthésie générale ; cependant, ce ne sont pas des agents anesthésiques. Ils provoquent une paralysie musculaire en bloquant la transmission synaptique neuromusculaire. L'emploi des curares (ou curarisation) a pour objectif... - Afficher les 54 références