BOURSE DE COMMERCE PINAULT COLLECTION MUSÉE, Paris
Située dans le quartier des Halles, dans le prolongement de la Canopée et du jardin Nelson-Mandela, la Bourse de commerce - Pinault Collection, inaugurée en février 2020, dote le cœur de Paris d’un nouveau musée d’art contemporain dans la lignée de la fondation Louis Vuitton construite quinze ans auparavant par Frank Gehry dans le bois de Boulogne à Paris.
Avec la conversion de la Bourse de commerce en lieu d’exposition d’art contemporain, le désormais emblématique monument parisien n’en est pas à sa première transformation. Pendant toute son histoire, l’édifice aura été marqué par des chantiers de rénovation qui lui ont assigné plusieurs destinations concomitantes ou successives.
Un édifice multifonctionnel
Conçu entre 1763 et 1766 comme une halle au blé circulaire à ciel ouvert sur les plans de Nicolas Le Camus de Mézières, le bâtiment est couvert dès 1782-1783 d’une coupole en bois de Jacques-Guillaume Legrand et Jacques Molinos afin de permettre un stockage plus important du blé à l’abri des intempéries. Outre sa fonction quotidienne, l’édifice devient, pour de grandes occasions, le décor de célébrations et de fêtes officielles. Après qu’un incendie a détruit la charpente en bois de la coupole en 1802, c’est le métal, symbole d’innovation, qui triomphe avec une nouvelle coupole culminant à 45 mètres de haut. Le chantier, confié à François-Joseph Bélanger, s’étend de 1809 à 1813.
Au début des années 1880, la municipalité décide de transformer la halle au blé, devenue inutile au centre de Paris, en Bourse de commerce. L’architecte Henri Blondel est chargé d’adapter l’édifice à sa nouvelle fonction. Commencés en 1886 et achevés en 1889, les travaux portent notamment sur la coupole et les façades extérieures. Restauré, l’ouvrage circulaire de Bélanger se voit doté d’une nouvelle couverture en ardoise sur sa partie basse et en verre sur sa partie haute. Le second niveau gagne en hauteur afin d’accueillir les bureaux. La façade extérieure reflète la nouvelle destination avec un majestueux portique dans l’axe de la nouvelle rue du Louvre. Un vestibule donne accès au grand espace de la rotonde de trente-huit mètres de diamètre. S’y déploie un décor peint panoramique de 1 400 m2 dans la partie basse de la coupole, qui vient illustrer le « commerce dans les différentes parties du globe ». À son inauguration, l’édifice comptera comme lieu d’attraction lors de l’Exposition universelle de 1889.
Il faut attendre 1975 pour que la Bourse de commerce accède à une reconnaissance patrimoniale et soit ainsi protégée. La mesure englobe la façade extérieure de Blondel, un escalier à double révolution et la façade intérieure du xviiie siècle ainsi que les vingt-cinq vitrines en chêne installées dans la rotonde au moment de l’Exposition universelle (elles seront classées en 1986).
Une importante restauration est engagée en 1994 afin d’assurer notamment l’étanchéité du bâtiment. En 1998, la Bourse de commerce cesse ses activités. La Chambre de commerce et d’industrie de Paris s’efforce d’entretenir le bâtiment sans que soient engagées les campagnes de restauration pourtant nécessaires.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Marie CIVIL : directrice d'Archipel, centre de culture urbaine, Maison de l'architecture Rhône-Alpes, Lyon
Classification
Média
Autres références
-
MUSÉE
- Écrit par Robert FOHR
- 15 770 mots
- 9 médias
...(achevé en 2014), dû également à Frank Gehry, et qui bénéficie d’espaces orthogonaux et de véritables surfaces d’exposition verticales et horizontales… Inaugurée au printemps 2021, après l’intervention de l’architecte Tadao Andō, l’installation de la « Pinault Collection », dans la magnifique rotonde de...