CARNAVALET MUSÉE, Paris

Montrer et diversifier les collections

Le musée Carnavalet se caractérise par la richesse de sa collection – 3 800 œuvres montrées, 625 000 en réserves – et par la variété des objets rassemblés, couvrant plusieurs millénaires : des enseignes, une pirogue vieille de 6 000 ans, un crayon géant brandi lors de la manifestation du 11 janvier 2015 en hommage aux attentats contre Charlie Hebdo, du mobilier et des décors de toutes époques, des bijoux, des objets archéologiques, la canne de Charles Baudelaire…

Outre ses collections, le musée est remarquable pour son patrimoine architectural qui représente plus de 450 ans d’histoire, à travers ses bâtiments acquis successivement, ses salles décorées et ses intérieurs reconstitués. Un chantier sans précédent a été entrepris pour restaurer les bâtiments et les collections afin de valoriser cet exceptionnel patrimoine depuis ses façades jusque dans ses espaces intérieurs. Ainsi, du simple dépoussiérage à la restauration fondamentale, les 3 800 œuvres exposées et les grands décors ont été restaurés. Les cours intérieures ont été rafraîchies ainsi que le pavement ancien qui mène à l’entrée du musée.

Si l’agence Chatillon Architectes s’est chargée du suivi architectural de rénovation, l’agence Snøhetta est intervenue de façon ponctuelle dans la rénovation du bâtiment, notamment pour la création de nouveaux escaliers au design épuré introduisant ainsi un élément contemporain dans cet ensemble d’architectures multiséculaires.

Le parcours des collections permanentes du musée a également été repensé. Pour la première fois, un panorama complet et continu, long d’un kilomètre et demi, de l’histoire de la ville de Paris de la préhistoire jusqu’à nos jours est proposé grâce à l’introduction de nouvelles séquences : le Moyen Âge, la Renaissance, le xx^e siècle et le début du xxi^e.

Plusieurs nouveaux espaces ont été créés : deux salles d’introduction présentent Paris, ses symboles, ses données clés, l’histoire de la création du musée et de ses donateurs ; de nouvelles salles au sous-sol exposent les collections depuis le mésolithique (9 600-6 000 avant notre ère) jusqu’au milieu du xvi^e siècle. Grâce au gain de place concédé par les travaux – 3 900 mètres carrés de surface d’exposition permanente –, des « écrins » ont pu être mis en place autour de certaines thématiques ou personnalités, de la vie quotidienne à Lutèce à la transformation de la place de la République à la fin des années 2010, en passant par la figure de Sainte-Geneviève, les cimetières médiévaux, les intérieurs parisiens du xviii^e, l’architecte Nicolas Ledoux, les philosophes des Lumières, les théâtres et opéras des boulevards, les soirées mondaines de la Belle Époque, Marcel Proust ou la COP 21...

Le travail de conception scénographique se traduit par l’intégration discrète, au sein du parcours, d’outils numériques et physiques de médiation pour le public. Ainsi historiens, architectes, réalisateurs et artistes commentent-ils désormais sur des bornes un objet ou un aspect de la collection.

L’ensemble des bâtiments a été mis aux normes de sûreté et de sécurité, d’accessibilité et de confort. La capacité d’accueil des publics a été multipliée par deux grâce à un espace d’accueil rénové et un parcours plus fluide. La rénovation se traduit également par un accroissement des surfaces destinées aux activités scientifiques et culturelles, pédagogiques et événementielles.

La visite a été adaptée à tous les publics, les personnes en situation de handicap, grâce à des circulations adaptées avec rampes et ascenseurs ; mais aussi les plus jeunes : 10 % des collections sont montrées à hauteur d’enfants. Des dispositifs de médiation attractifs et ludiques favorisent la mixité des publics.

Avec la rénovation de son[...]