ORSAY MUSÉE D', Paris
Réhabilitation ou contextualisation ?
Ce « musée postmoderne », selon Bruno Foucart, donne leur place à la photographie et au cinéma des origines autant qu’aux maîtres du Salon. Il tente d’instaurer, de surcroît, un dialogue entre les sensibilités esthétiques et les médiums en transcendant les anciens clivages au nom d’une histoire moins normative qu’objective. Pourtant certains, à son ouverture, lui reprocheront de ne pas avoir complètement accompli la « révolution du regard » annoncée. Le musée d’Orsay n’offrirait aux visiteurs de 1986 qu’une « demi-historisation », hésitant entre contextualisation et réhabilitation des anciens exclus de l’histoire de l’art moderniste. À titre d’exemple, on fait venir du musée du LouvreLes Romains de la décadence (1847) de Thomas Couture, qui fut pendant six ans le maître de Manet, mais sans le rapprocher explicitement du Déjeuner sur l’herbe (1863) etd’Olympia (1863), œuvres pourtant marquées par son exemple. En somme, une certaine ambiguïté règne dans le parti originel du musée d’Orsay. On avait regroupé maîtres et disciples, Léon Bonnat et Gustave Caillebotte, ou Fernand Cormon et Henri de Toulouse-Lautrec, voire Albert-Ernest Carrier-Belleuse et Auguste Rodin, Gustave Moreau et Henri Matisse, sans vraiment les réconcilier au sein d’une lecture plus dialectique de l’art de la deuxième partie du xixe siècle. Si elle se voulait chronologique, la présentation n’en épousait pas moins une lecture « clivée » de la période.
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Écrit par
- Stéphane GUÉGAN : conservateur au musée d'Orsay
Classification
Média
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