MUSIQUE MUSÉE DE LA, Paris
En 1985, l'architecte Christian de Portzamparc est chargé de concevoir et de réaliser deux des établissements publics du parc de La Villette : le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et la Cité de la musique, qui doit accueillir un musée de la Musique. En 1990, Franck Hammoutène se voit confier l'aménagement intérieur du futur musée de la Musique et, l'année suivante, la responsabilité d'établir le programme définitif de présentation de ce musée est donnée à Henri Loyrette. Les collections de ce musée sont fondées en partie sur les acquis de celui qui était sis au Conservatoire de Paris de la rue de Madrid.
Au début de 1997, ce musée ouvre ses portes au public. Ce qui le différencie de tous les autres musées existants et lui confère une place à part, c'est sa multidimensionnalité. Il réunit en effet un centre de recherche et de documentation, un laboratoire de recherche et de restauration (l'ouverture du musée a suscité une campagne de restauration unique dans les annales muséographiques en faisant intervenir plus de 80 spécialistes sur près de 700 instruments) et un service culturel ayant pour tâches de faire découvrir la musique à tous les publics, de mettre en valeur les collections et les instruments (concerts organisés avec des fac-similés ou des originaux), d'organiser des conférences et des colloques. Ouvert à tous les publics, se consacrant à toutes les musiques, ce musée, en sa pluridisciplinarité, se définit ainsi non plus comme un musée des instruments mais, son nom l'indiquant, comme le premier véritable musée de la musique.
Lieu de rencontres et d'échanges, cet établissement public n'en assure pas moins deux missions principales proprement muséographiques : conserver ses collections et les développer. Ainsi, une salle, entièrement consacrée au xxe siècle, présente des instruments non encore reconnus officiellement par certains musées (guitares électriques, synthétiseurs, instruments MIDI, UPIC de Xenakis, 4X de l'IRCAM, etc.).
Ce musée propose des visites avec ou sans guides-conférenciers. Dans le premier cas, le visiteur découvre les neuf salles d'exposition permanente présentant quelque neuf cents instruments, tableaux, sculptures et objets divers. Deux innovations sont à son service : grâce à un casque à infrarouge, il dispose d'un parcours sonore illustrant ce qu'il voit exposé dans les vitrines ; il peut aussi faire appel à des bornes interactives qui lui donnent les réponses à des questions sur les genres musicaux, les rapports entre musique et société, les moyens de diffusion de chaque époque, les définitions de termes techniques. Un texte spécifiquement adapté aux enfants de six à douze ans est disponible. Dans le cas des visites avec conférenciers, le musée propose un service à la carte : visite générale de l'exposition permanente ; visites-découvertes (incluant cinq thématiques différentes) ; visites-ateliers (permettant de préparer par cinq approches différentes la découverte des collections) et visites-contes (réalisées pour les enfants par des conteurs professionnels).
Les 3 000 mètres carrés d'exposition permanente sont ainsi conçus dans un double parcours. Le premier, organisé autour des lieux de concert, met en perspective des instruments liés à une date marquante de l'histoire de la musique et de la société qui les ont vus apparaître. Ainsi découvre-t-on, pour commencer, l'Orfeo de Monteverdi au travers de son instrumentarium spécifique, avec la maquette de la salle du palais ducal de Mantoue où l'œuvre fut créée. Citons ensuite, entre autres, Dardanus de Rameau, le Palais-Royal et le salon de La Pouplinière (1755) ; la Symphonieparisienne de Mozart et son écrin, le palais des Tuileries (1778) ; la Symphonie fantastique de Berlioz (donnant à voir l'[...]
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Écrit par
- Alain FÉRON : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio
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