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MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS, Paris

Le musée au xxie siècle

La mise en chantier d’une transformation radicale est alors engagée dans les années 1990, dans le cadre d’un rapport commandé à l’anthropologue Françoise Héritier-Augé sur la rénovation des quatremusées scientifiques parisiens dépendant du ministère de l’Éducation nationale : le palais de la Découverte, le Musée national des techniques (nom désignant à l'époque le musée des Arts et Métiers), le Muséum national d’histoire naturelle et le musée de l’Homme (partie intégrante du Muséum).

Depuis la réouverture du musée des Arts et Métiers, en mars 2000, les collections, auparavant réparties en près de vingt-cinq sections, sont ordonnées selon sept grands domaines thématiques : Instrument scientifique, Matériaux, Construction, Communication, Énergie, Mécanique, Transports. Dans chacun d’eux, l’organisation est chronologique, des origines au temps présent. L’ancienne église de Saint-Martin-des-Champs, intégrée à la visite et traitée comme un lieu d’émerveillement, abrite les collections les plus volumineuses – automobiles, avions de Louis Blériot (1872-1936) et de Louis Charles Breguet (1880-1955) – ainsi que les pendules originaux de Léon Foucault (1819-1868) qui ont servi à démontrer la rotation de la Terre en 1851. Le déménagement des réserves a permis d’accroître la surface d’exposition permanente, portée à 8 000 mètres carrés. Par ailleurs, la création d’une salle d’exposition temporaire de 600 mètres carrés permet de faire découvrir les collections conservées dans les réserves ou de traiter de thèmes d’actualité : ainsi, en 2003-2004, La Boussole et lorchidée, une aventure savante s’attachait à faire revivre le voyage d’Alexander von Humboldt (1769-1859) et d’Aimé Bonpland (1773-1858) en Amérique espagnole entre 1799 et 1804 ; et, en 2010-2011, le musée consacrait une exposition, MuseoGames, une histoire à rejouer, aux jeux vidéo.

Les points forts de cette rénovation majeure ont été définis dans le rapport d’orientation rédigé en 1989 par Pierre Piganiol (1915-2007). Les collections historiques devaient retrouver leur place centrale, et être complétées par les présentations des techniques les plus récentes, dans l’idée que le musée devait réaffirmer sa vocation à favoriser l’innovation. C’est ainsi qu’ont été constituées des séries cohérentes d’objets techniques qui permettent d’appréhender la genèse de l’innovation et le cheminement de la pensée technique : séries de vélos, de ponts, de piles électriques ou d’appareils photographiques.

Les vitrines, l’église et les murs mêmes de l’ancienne abbaye, témoins uniques, ont été préservés en tant que tels par Andrea Bruno, l’architecte de la rénovation. Ainsi, les rails courant dans les salles, qui servaient initialement à transporter les objets de démonstration jusqu’aux amphithéâtres, ont été sauvegardés.

Les visiteurs qui parcourent les salles du musée des Arts et Métiers peuvent à nouveau découvrir les machines et instruments fondateurs de la science expérimentale moderne et les principaux témoins de l’évolution des savoirs techniques et scientifiques

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Écrit par

  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

Classification

Média

Musée des Arts et Métiers - crédits : Christophe Lehenaff/ Photononstop

Musée des Arts et Métiers

Autres références

  • MUSÉES DES SCIENCES ET TECHNIQUES

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    • 6 416 mots
    Le Musée national des techniques, rebaptisé musée des Arts et Métiers, ouvre ses portes en 2000, après une rénovation en profondeur de ses présentations de machines, instruments, modèles et véhicules, et la construction d'importantes réserves visitables à Saint-Denis, près de Paris. Le musée de l'Homme...