MUSÉE OLYMPIQUE
Le Musée olympique, inauguré le 23 juin 1993, se trouve à Lausanne, quai d'Ouchy, en bordure du lac Léman, dans un grand parc verdoyant. Ce musée constitue d'une certaine manière l'aboutissement d'une idée centennale de Pierre de Coubertin, qui désirait ardemment associer le sport avec les arts et la littérature, mais aussi témoigner de l'histoire propre du mouvement olympique. Ainsi, dès 1903, Coubertin imagina de faire ériger à Paris un monument célébrant la renaissance des jeux Olympiques ; il retint un projet de Frédéric Auguste Bartholdi, lequel ne verra finalement pas le jour, faute de financement. Puis, quand Coubertin décida en 1915 d'établir le siège du C.I.O. à Lausanne, dans le casino de Montbenon, il fit aménager une petite salle des trophées. En 1924, dans la villa Mon-Repos – le nouveau siège du C.I.O. depuis 1922 –, un petit musée olympique et une bibliothèque ouverte au public furent installés. Ce musée connut un développement artisanal : il comportait des collections hétéroclites constituées au fil des ans, sans politique clairement définie ; en 1968, il ferma ses portes pour des raisons de sécurité.
En fait, l'idée d'un musée olympique a connu un long sommeil et n'est sortie de sa léthargie que sous l'impulsion de Juan Antonio Samaranch : dès le 23 juin 1982, un musée provisoire est inauguré avenue Ruchonnet, dans le centre-ville de Lausanne, non loin de la gare. Ce musée, dont la vocation est de compléter les collections du C.I.O., accueillera jusqu'en 1992 quelque dix mille visiteurs par an. Le 9 décembre 1988, le président Samaranch donne le coup d'envoi des travaux d'édification du Musée olympique, lesquels dureront près de cinq ans. La construction du Musée olympique est confiée aux architectes Pedro Ramírez Vázquez et Jean-Pierre Cahen, alors que l'aménagement intérieur est l'œuvre de Miguel Espinet. Le bâtiment en marbre blanc de Thassos (11 000 mètres carrés sur cinq étages) est édifié en harmonie avec le paysage, au cœur d'un grand parc de verdure de 3 hectares ; il s'étage doucement sur la pente du terrain. Dans le parc, une vingtaine d'œuvres contemporaines de premier plan, acquises ou créées pour l'occasion, sont installées. Travaillant le bronze, l'acier ou le marbre, de célèbres artistes ont livré leur interprétation personnelle du sport, de l'idéal olympique, de l'athlète : Niki de Saint Phalle (Les Footballeurs), Nag Arnoldi (L'Élan), Eduardo Chillida (Lotura), Rembrandt Bugatti (Colosse nu debout, remplacé depuis lors), Igor Mitoraj (Cuirasse ; Porta Italica), José Luis Pascual (Nadadora), Francesco Cremoni (La Vela), Rose Serra (Trêve olympique), (Drapeau olympique), David Vandekop (Nageur), Gabor Mihaly (Olympia), Jean-Michel Folon (L'Homme volant ; Grande Pluie), Miguel Berrocal (Citius, Altius, Fortius), Fernando Botero (Jeune Fille à la balle)... L'édification du Musée olympique revient à 120 millions de francs suisses. Le Musée olympique a reçu en 1995 le prix du musée européen de l'année, attribué par le Forum européen du musée, sous l'égide du Conseil de l'Europe.
Le Musée olympique a deux vocations principales. La première est de faire connaître l'histoire du mouvement olympique et de promouvoir ses valeurs, à travers des expositions permanentes et temporaires : le Musée olympique est en quelque sorte un trait d'union entre le C.I.O. et le public. Deux expositions permanentes permettent de valoriser les trésors du Musée, tout en apportant des éléments culturels destinés à enrichir les connaissances de chacun. Le Mouvement olympique, exposition consacrée à l'histoire de l' olympisme, permet de découvrir tous les aspects de l'olympisme, des origines antiques à nos jours. Les Athlètes et les Jeux[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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