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MUSICALES (TRADITIONS) Musiques d'inspiration chinoise

Aspects de la mélodie

Existence des « métaboles »

Extrait de théâtre populaire du Nord-Vietnam - crédits : Encyclopædia Universalis France

Extrait de théâtre populaire du Nord-Vietnam

Comme on l'a déjà vu à propos des échelles pentatoniques, la mélodie présente toujours une structure pentatonique malgré une apparence heptatonique. Les degrés auxiliaires, dans certains passages, reviennent souvent, occupant la position des degrés forts, comme on peut le voir en figure (extrait de théâtre populaire du Nord-Vietnam, Hề môì).

Un examen rapide de cette mélodie pourrait conduire à constater une échelle heptatonique : Do Ré Mi Fa Sol La Si do ré mi etc. Or, il s'agit du passage de l'échelle pentatonique du type A (Do Ré Fa Sol La do ré) à l'échelle pentatonique du type B (Ré Mi Sol La Si ré mi sol), avec retour à la première échelle dans les quatre dernières mesures. Lorsque les degrés Mi et Si apparaissent, les degrés Fa et Do disparaissent, et inversement. Il y a dans ce cas une « métabole » ; ce terme a été utilisé par Constantin Brailoiu et Jacques Chailley pour éviter la confusion avec « modulation » et désigne « une succession ou une alternance, dans le cours des mélodies pentatoniques, de deux ou plusieurs « gammes de cinq sons », avec ou sans retour périodique et final au point de départ ». Dans les musiques des pays extrême-orientaux, on rencontre fréquemment les métaboles.

Mélodie et intonation linguistique

Mélodie et intonation linguistique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mélodie et intonation linguistique

Parmi les cinq pays d'Extrême-Orient, seuls la Chine et le Vietnam ont une langue à tons. Chaque syllabe est affectée de tons linguistiques d'une certaine hauteur, et de ce fait peut signifier des choses différentes. Ainsi, par exemple, la syllabe ma peut signifier en vietnamien, selon le ton avec lequel on la prononce, « fantôme », « mais », « joue » ou « maman », « tombeau », « cheval », « jeune plant de riz ».

Les notes , mi, sol, la, etc., sont données à titre indicatif, sans aucune considération de hauteur absolue. Les intervalles entre deux tons linguistiques n'ont pas une valeur fixe ou déterminée. Le ton mélodique haut par exemple peut correspondre à

Mais le rapport entre deux tons linguistiques doit être respecté pour que le sens des mots soit intelligible. En général, la mélodie de la phrase chantée doit suivre celle de la phrase parlée : par exemple, la phrase Tôi thu'o'ng má tôi (« J'aime ma mère ») a le dessin mélodique suivant :

Elle peut être chantée indifféremment :

Le sens de la phrase ne change pas. Par contre, si l'on chante :

les auditeurs comprendront : « J'aime, mais je... » ou « Je récompense ma mère » ! Marius Schneider a publié un intéressant article sur la relation entre la mélodie et l'intonation linguistique dans la musique chinoise. Tran Van Khê a également publié plusieurs articles sur le même problème dans la musique vietnamienne. À l'heure actuelle, certains musiciens contemporains ne tiennent pas compte de l'intonation linguistique dans leurs compositions : les paroles ne sont plus comprises que grâce au contexte. Le peuple vietnamien, dans toutes ses créations de chansons populaires, a fait preuve d'originalité tout en respectant le cadre mélodique établi par l'intonation linguistique et les règles de la versification.

Dans l'ensemble, le développement mélodique se fait de préférence par degrés conjoints et dans un ambitus de deux octaves.

Les « modes »

On parle souvent de « modes » de gong, de shang, de jue, de zhi, de yu dans la musique chinoise. On distingue souvent les modes de ryō et ritsu pour la musique de cour, de et in dans la musique de divertissement ou la musique populaire du Japon, les « modes » pyong-jo et kemyong-jo dans la musique coréenne, les « modes » bǎc et nam dans la musique vietnamienne.

Il s'agit en fait dans la plupart des cas d'« échelles modales ». On retrouve dans la terminologie musicale de ces pays les mots [...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., président et directeur des études du Centre des études de musique orientale

Classification

Médias

Échelle pentatonique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle pentatonique

Échelle heptatonique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle heptatonique

Échelle pentatonique avec deux degrés auxiliaires - crédits : Encyclopædia Universalis France

Échelle pentatonique avec deux degrés auxiliaires

Autres références

  • ALCHIMIE

    • Écrit par et
    • 13 642 mots
    • 2 médias
    Les rapports entre la métallurgie et la musique sont mentionnés déjà par Strabon, par Solin et par Plutarque. Selon Aristide Quintilien, la musique désigne, en général, « ce qui régit et coordonne tout ce que la nature enferme dans son sein ». Ptolémée, dans ses Harmoniques, assimile les...
  • BACHIR MOUNIR (1930-1997)

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  • BEBEY FRANCIS (1929-2001)

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  • BERIO LUCIANO (1925-2003)

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    ...extra-européennes. Il s'est en fait intéressé aux expressions et aux techniques populaires qui lui ont permis d'embrasser des mondes apparemment hétérogènes : les folklores sicilien et serbo-croate, les chants arméniens, les polyphonies pygmées... À l'instar de Bartók ou de Stravinski, Berio a réussi à intégrer...
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