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CRÉOLE MUSIQUE

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Les formes

La musique d'origine ibérique a pénétré dans toute l'Amérique espagnole et portugaise. Le fandango espagnol, devenu le baile de pañuelos, s'appelle jarabe au Mexique, marinera au Pérou, zamacueca ou cueca au Chili et en Argentine. Au Mexique, les danses dérivées des zapateados hispaniques sont la sandunga, proche de la valse, le zapateado, la jarana, où alternent les rythmes 3/4 et 6/8, le corrido, issu de la romance espagnole, et les huapangos, danses où se mêlent des mesures à 2, 3 et 6 temps.

Le folklore mexicain se révèle très difficile à comprendre : les musiciens populaires – les mariachis – combinent sur leurs instruments importés des éléments africains, européens et amérindiens (mayas, aztèques, zapotèques et toltèques).

Les folklores chilien et argentin, d'inspiration hispano-africaine, ont acclimaté le fandango et le zapateado. Le folklore argentin s'est enrichi au xviiie siècle des chansons et danses créoles comme le vidala, le baguala, l'estilo, le tonada, le zamba, le triste, le milonga, le yaravi et le gaucho. Parmi les danses chantées, on compte le carnaval, le bailecito, le chamamé, le sombrerito, le gato, le huaino, la polka, la cueca, le malambo, le chacarera, le media caña. Ajoutons les candomblés, ces processions carnavalesques datant du xixe siècle où se révèlent des influences africaines. On retrouve au Chili la cueca chilena, une danse au rythme 6/8 d'origine africaine et le tonadachilena, où alternent un mouvement lent à 3/4 et un allegro en 6/8. Les rythmes africains se retrouvent également dans les danses péruviennes cacharpán et zamacueca, alors qu'en sont exemptes les danses cachua et huaino. Les Araucans associent danses et chants à des cérémonies rituelles : nihuin, curetum, nuin, kunquen et choiqueprun. Leurs principaux instruments sont, avec le trukruka, le hulkul – sorte de cor –, le pifilka – genre de fifre –, le troltrol – clairon –, le lolkun – sorte de trompette –, le kinkekahue – violon à deux cordes – et le kultrun – une espèce de grosse caisse. Quant au tango, c'est vers 1870, au moment où les Noirs de Buenos Aires s'organisèrent en « nations » (regroupements d'après le pays d'origine), qu'il s'imposa en Uruguay. Cette danse d'origine africaine, comme la calenda, le candomblé, la chicha, la bamboula ou la samba, porte un nom dérivé de Xango, dieu du fer et de la guerre dans la mythologie yoruba. Le tango se répandit dans les bas-fonds de la capitale argentine vers 1890.

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Écrit par

  • : professeur d'histoire, directeur du Centre de recherches Caraïbes-Amériques

Classification

Média

Danses de salon - crédits : Topical Press Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

Danses de salon

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