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MYCÈNES

L'habitat

Acropole de Mycènes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acropole de Mycènes

Sur le site, on distingue nettement deux zones habitées : la « ville basse » et l'acropole. Dans l'un et l'autre cas, les constructions datant du Néolithique récent (env. 4000-3000 av. J.-C.) et des premières phases de l'âge du Bronze, dénommées Helladique ancien (env. 3000-2000) et Helladique moyen (env. 2000-1550), n'ont laissé que des traces fugaces.

En ce qui concerne la « ville basse », on admet généralement que l'extension des nécropoles correspond à celle de l'habitat de l'époque mycénienne. Or quatorze édifices seulement ont été fouillés, dans un périmètre relativement restreint ; ils datent presque tous du xiiie siècle, c'est-à-dire des dernières phases de la période. Ces vestiges ne permettent ni de décrire la situation antérieure, ni de se représenter l'ensemble du site.

Un premier quartier (a) a été fouillé à l'ouest de la route moderne et à 50 mètres au nord du trésor d'Atrée (tholos no 8), dont il est contemporain. Un mur de soutènement retient les terres du versant et protège trois édifices. Le matériel découvert autorise à y voir des maisons ordinaires.

Deux cents mètres plus au nord, quatre édifices portent des noms consacrés : maisons du marchand d'huile, des sphinx, des boucliers, et ouest (b). Le premier édifice tire son nom des nombreuses jarres de stockage et de transport d'huile qu'il contenait, les maisons des sphinx et des boucliers de la forme ou du décor des fragments d'ivoire qui y furent trouvés. Ces édifices se distinguent par des dimensions rarement atteintes à l'époque mycénienne : entre 22 et 35 mètres de longueur. Il est désormais acquis que les documents inscrits en linéaire B – tablettes et scellés – qu'on y a retrouvés s'apparentent aux documents comptables des palais de Knossos et de Pylos ; les fragments d'ivoire servaient à des ateliers placés sous l'autorité palatiale. Ces édifices ont donc joué un rôle artisanal et économique important. D'autres bâtiments, dont la fonction pourrait être analogue, ont été dégagés au nord du site.

Porte des Lions, Mycènes - crédits : A. Vergani/ De Agostini/ Getty Images

Porte des Lions, Mycènes

Jusqu'aux environs de 1350, l' acropole reste non fortifiée. Le premier rempart n'entourait que le sommet de l'éminence rocheuse. Un siècle plus tard, l'aire fortifiée s'agrandit considérablement : elle englobe désormais le cercle A, doté d'une nouvelle enceinte, et tout le quartier sud-ouest. Vers la fin du xiiie siècle, le tracé du rempart est à nouveau modifié par l'adjonction de l'extension nord-est. Ainsi, à la fin de l'époque mycénienne, 900 mètres de murs, percés de trois portes, entourent une aire de 30 000 mètres carrés. L'épaisseur des murs est en moyenne de 5 ou 6 mètres, mais elle peut atteindre 8 mètres. La hauteur maximale des murs conservés est de 8 mètres, mais on estime que les remparts s'élevaient à une douzaine de mètres de hauteur. Le rempart mycénien est construit selon deux procédés : des assises horizontales, plus ou moins régulières, en conglomérat pour la porte des Lions, la porte Nord et pour une saillie en forme de tour au sud-est ; un appareil dit cyclopéen, c'est-à-dire constitué de gros blocs non travaillés et calés par de petites pierres, pour le reste de la fortification. Certaines sections du rempart ont été réparées, au iiie siècle avant J.-C., en appareil polygonal. La porte des Lions (1) – 3,10 m de hauteur × 2,80 m de largeur, au niveau du seuil – se dresse au nord-ouest de l'acropole. Son seuil et son linteau pèsent chacun plus de vingt tonnes ; les montants sont moins massifs. Au-dessus du linteau, les assises supérieures du rempart forment un triangle de décharge qui reporte leur poids sur les côtés de la porte. Ce triangle est occupé par une mince dalle de calcaire qui porte, sculptée en relief,[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., ancien secrétaire de l'École française d'Athènes
  • : professeur émérite à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

-2000 à -1000. Les empires du Bronze - crédits : Encyclopædia Universalis France

-2000 à -1000. Les empires du Bronze

Groupe mycénien - crédits :  Bridgeman Images

Groupe mycénien

Tête , art mycénien - crédits : Ancient Art and Architecture Collection,  Bridgeman Images

Tête , art mycénien

Autres références

  • ACHÉENS

    • Écrit par
    • 2 530 mots
    ...qu'ils sont très éloignés de la vérité et souvent pleins d'erreurs. D'autre part, le déchiffrement du linéaire B a montré, selon l'Américain Finley, que le monde mycénien, profondément différent du monde homérique, avait à la fois une civilisation matérielle moins avancée et des institutions beaucoup plus...
  • APPAREIL, architecture

    • Écrit par
    • 4 325 mots
    • 2 médias
    ...l'appareil cyclopéen est propre aux civilisations vigoureuses de la protohistoire ; les vestiges les plus admirés appartiennent aux forteresses célèbres de Mycènes, de Tirynthe dont la construction remonte au milieu du deuxième millénaire avant notre ère, ou aux fortifications et aux palais des princes ...
  • ATRÉE

    • Écrit par
    • 389 mots

    Dans la mythologie grecque, fils de Pélops de Mycènes et de sa femme, Hippodamie. Atrée, roi de Mycènes, est le frère aîné de Thyeste. L'histoire de sa dynastie, les Atrides, marquée par la violence (assassinat, parricide) et la corruption des mœurs (adultère, inceste), dépasse presque toutes celles...

  • BIJOUX

    • Écrit par , , , , et
    • 6 083 mots
    • 7 médias
    ...mycénienne de l'Âge du bronze (1600-1200 av. J.-C.) qui constitue une première période très brillante dans le domaine de l'orfèvrerie. Mycènes est décrite par Homère comme une ville riche en or, et les fouilles des tombes princières ont mis au jour des objets d'une richesse exceptionnelle...
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