MYCOBACTÉRIES
Maladies mycobactériennes majeures
Tuberculose et lèpre sont parmi les maladies infectieuses les plus anciennes et les plus répandues. La paratuberculose est une des maladies infectieuses majeures des animaux domestiques. La tuberculose bovine et la tuberculose aviaire sont aussi importantes. Dans toutes les mycobactérioses, la composante immunitaire joue un rôle essentiel. En réalité, les maladies mycobactériennes sont le résultat d'un jeu complexe entre les différents composants immunologiquement actifs du parasite et les groupes de cellules immunitaires de l'hôte. Certains groupes de lymphocytes T sont stimulés par les antigènes mycobactériens à produire des lymphokines qui activent les macrophages. Alors que les macrophages issus d'un individu non préparé par injection d'antigène succombent du fait de la prolifération intracellulaire des mycobactéries virulentes phagocytées, les macrophages activés par les lymphokines tuent les parasites, d'où la possibilité de vacciner afin de renforcer les défenses contre ces microbes. La vaccination antituberculeuse consiste à inoculer des bactéries atténuées (par exemple la souche BCG de M. bovis obtenue par Calmette-Guérin) afin d'induire une immunité cellulaire antimycobactérienne. Celle-ci confère à l'individu vacciné une protection contre une infection ultérieure par le bacille tuberculeux.
La tuberculose
La tuberculose est une mycobactériose que provoquent chez l'homme et chez l'animal deux mycobactéries pathogènes, Mycobacterium tuberculosis et M. bovis. Jusqu'à la moitié du xxe siècle, environ 20 p. 100 des cas de tuberculose étaient produits par M. tuberculosis introduit par la voie respiratoire, et 80 p. 100 des cas par M. bovis introduit par la voie digestive (lait de vaches tuberculeuses). Ce pourcentage s'est maintenu dans les pays en développement, alors que dans les pays occidentaux l'abattage obligatoire des animaux présentant une réaction positive à la tuberculine a réduit fortement les cas d'infection de l'homme par M. bovis.
L' introduction de M. tuberculosis dans le poumon induit la formation d'un foyer inflammatoire ( granulome) limitant la progression de la primo-infection. Chez la majorité des sujets, l'infection primaire est suivie de guérison, tandis que dans certains cas l'infection s'étend (tuberculose primaire progressive). L'individu guéri n'est pourtant pas à l'abri d'une infection ultérieure par des bacilles venant de l'extérieur ou d'un foyer apparemment guéri (tuberculose postprimaire). Les lésions, dans ce second cas, sont plus étendues que dans le cas de la tuberculose primaire. La dégénérescence des tissus infiltrés aboutit à la formation de cavernes souvent riches en mycobactéries et source de dissémination des agents tuberculeux. Les lésions produites sont décelables alors par l'analyse clinique et surtout par l'examen radiologique. Les bacilles, véhiculés par le sang dans les divers tissus, peuvent y produire des foyers d'infection (tuberculose extrapulmonaire). Parmi les tissus affectés préférentiellement, on peut citer les articulations (arthrite tuberculeuse), les reins (néphrite tuberculeuse), l'appareil digestif (entérite tuberculeuse) et les méninges (méningite tuberculeuse).
Le diagnostic de la tuberculose est avant tout clinique. La mise en évidence de mycobactéries dans l'expectorat, dans les différents liquides d'élimination (selles, urines, etc.) ou dans la matériel de biopsie confirme le diagnostic. La coloration de Ziehl-Nielsen permet de révéler des bactéries acido-alcoolo résistantes pouvant être cultivées sur milieux sélectifs. La réaction à la tuberculine (injection intradermique de filtrat autoclavé de culture mycobactérienne) révèle un état d'hypersensibilité dû à une infection par des bacilles[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Carlo COCITO : professeur de microbiologie et de génétique moléculaire à la faculté de médecine, université de Louvain
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ACTINOMYCÈTES
- Écrit par Hubert A. LECHEVALIER
- 3 450 mots
- 4 médias
Les deux maladies humaines les plus sérieuses causées par des Actinomycétales sontla tuberculose (Mycobacterium tuberculosis et autres mycobactéries) et la lèpre (Mycobacterium leprae). Secondes en importance sont les actinomycoses humaines et animales causées par plusieurs espèces d'... -
BACTÉRIES
- Écrit par Jean-Michel ALONSO , Jacques BEJOT et Patrick FORTERRE
- 11 052 mots
- 3 médias
...les conditions de leur écosystème naturel. Cependant, certaines espèces bactériennes ne sont pas cultivables sur milieux artificiels ; c'est le cas de Mycobacterium leprae, agent de la lèpre, ou de Treponema pallidum, agent de la syphilis non cultivable in vitro. D'autres bactéries authentiques, autrefois... -
BACTÉRIOLOGIE
- Écrit par Jean-Michel ALONSO , Jacques BEJOT , Michel DESMAZEAUD , Didier LAVERGNE et Daniel MAZIGH
- 18 329 mots
- 11 médias
...Rickettsies) sont isolées par ensemencement sur cultures de cellules eucaryotes, mais d'autres telles que Treponema pallidum (agent de la syphilis) ou Mycobacterium leprae (agent de la lèpre) et sans doute d'autres agents encore insoupçonnés ne bénéficient, à ce jour, pas encore de milieux définis permettant... -
DÉFICIENCE IMMUNITAIRE AUTO-IMMUNE
- Écrit par Chantal GUÉNIOT
- 627 mots
L' immunodéficience est caractérisée par un affaiblissement des défenses immunitaires, qui peut être primitif, présent dès la naissance, comme dans le cas des immunodéficiences d'origine génétique, ou acquis, quand il se déclare à la suite d'un événement pathogène. Ces immunodéficiences acquises peuvent...
- Afficher les 9 références