MYCOSES
Mycoses de l'homme et des animaux
Chez l'homme et l'animal, les mycoses sont caractérisées par une allure subaiguë ou chronique, par une formule sanguine non modifiée et par l'absence de fièvre ; les lésions cutanées sont fréquentes dans ces affections. Ces données cliniques guident le médecin et le vétérinaire dans leur diagnostic.
Les mycoses superficielles provoquées par les champignons des teignes sont connues depuis la fin du xixe siècle et les premières années du xxe siècle grâce aux remarquables travaux de R. Sabouraud. Cet auteur a en effet étudié l'évolution clinique des mycoses superficielles et les a classées ; il a en outre cultivé et déterminé les caractères des champignons qui les provoquent ; enfin, il a mis au point des remèdes efficaces, en particulier la radiothérapie.
L'importance des mycoses profondes est une découverte des années 1950 : les grandes endémies, comme l'histoplasmose et la coccidioïdomycose sur le continent américain, en sont les exemples les plus frappants. Le développement moderne de la mycologie médicale coïncide avec cette découverte.
La mycologie médicale présente certaines particularités qui seront traitées dans cet article : les caractères des champignons pathogènes, les problèmes d'épidémiologie et d'écologie, celui des facteurs favorisant le développement des mycoses, enfin le diagnostic et le traitement.
Les champignons pathogènes pour l'homme et les animaux
Tous les champignons pathogènes pour l'homme et les animaux sont microscopiques. Ils se cultivent en général facilement sur des milieux sucrés, mais leur développement est le plus souvent lent. Leur identification est fondée soit sur l'étude de la sporulation, qui ne se produit qu'au contact de l'air (il faut donc cultiver ces champignons sur milieux solidifiés par de la gélose), soit sur la détermination des caractères physiologiques.
La morphologie macroscopique, la consistance, la couleur, le temps de développement des colonies obtenues en culture sont des caractères importants. Certaines colonies sont lisses, crémeuses et formées de levures unicellulaires bourgeonnantes ; celles des Candida sont blanches avec filamentation en profondeur dans la gélose (fig. 1) ; celles de Cryptococcus neoformans prennent une couleur ocrée après quatre ou cinq jours. D'autres colonies se présentent comme des moisissures filamenteuses d'aspects divers et de couleurs variées : blanches, brunes, noires... ; la formation d'une multitude de spores en surface peut changer complètement la couleur de la colonie.
La morphologie microscopique s'observe sur un fragment de colonie disposé dans une goutte de liquide entre lame et lamelle de verre. La forme, la taille, la septation (cloisonnement) des spores et la façon dont elles apparaissent sur les filaments sont des caractères très importants pour l'identification des espèces.
La plupart des champignons pathogènes sont des Fungi imperfectidont la reproduction sexuée est inconnue. Ils sont répartis dans la classification de ces champignons sans former un groupe particulier. On trouve des Mycelia sterila qui ne produisent aucune spore, des levures anascosporées qui se multiplient par bourgeonnement et des champignons filamenteux (Mucédinacées ou Dématiacées) qui produisent des spores de différents types. Les champignons des teignes (ou dermatophytes) peuvent former, d'une part, de petites aleuriospores rondes ou piriformes, les microconidies (de 2 à 4 μm), d'autre part, de grandes spores allongées et cloisonnées transversalement, les macroconidies ou fuseaux (fig. 2). Phialophora pedrosoi, agent de chromomycose, présente trois modes de formation de spores (fig. 3 et 4) : cladosporium, acrothéca et phialide.
Des travaux importants, effectués dans les années 1960, tendent à rechercher la forme sexuée des[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Patrick JOLY : directeur de recherche au C.N.R.S.
- Gabriel SEGRETAIN : professeur honoraire à l'Institut Pasteur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Autres références
-
ALOPÉCIES
- Écrit par Pierre de GRACIANSKY
- 588 mots
- 1 média
L'absence ou la rareté des cheveux est quelquefois congénitale, mais dans l'alopécie acquise la chute des cheveux est un symptôme, au retentissement psychique souvent très net. La recherche de ses causes est avant tout orientée par sa topographie, circonscrite, diffuse ou régionale....
-
ASPERGILLOSE
- Écrit par Michel PRIVAT DE GARILHE
- 164 mots
Affection commune chez l'oiseau, mais qui apparaît moins fréquemment chez l'homme ; elle est causée par le champignon ubiquitaire et habituellement saprophyte Aspergillus, spécialement Aspergillus fumigatus.
Dans la plupart des cas, l'aspergillose humaine survient primitivement dans...
-
BLASTOMYCOSES
- Écrit par Jacques BEJOT
- 203 mots
Mycoses profondes provoquées par deux variétés de champignons assez voisines : Blastomyces dermatitidis, pour la blastomycose nord-américaine (ou maladie de Gilchrist), et Blastomyces brasiliensis, pour la blastomycose sud-américaine (para-coccidioïdomycose, ou maladie de Lutz). La blastomycose...
-
CANDIDOSES ou MONILIASES
- Écrit par Jacques BEJOT
- 603 mots
- 1 média
Infections humaines dues à des champignons microscopiques levuriformes du genre Candida, et principalement à l'espèce Candida albicans. Les Candida sont fréquemment retrouvés à l'état commensal chez l'homme (voies digestives, rhinopharynx, muqueuses génitales), mais ils n'y sont qu'en...
- Afficher les 15 références