MYRIAPODES
Reproduction
Biologie sexuelle
Les sexes sont séparés et seule une race de Pénicillates est parthénogénétique. Dans plusieurs espèces, le pourcentage des mâles diminue suivant les régions géographiques considérées (spanandrie).
Il existe deux types de spermatogenèse : l'un aboutissant à une seule catégorie de spermatozoïdes (Diplopodes) ; l'autre, selon un processus de double spermatogenèse, produisant deux spermatozoïdes, un petit et un grand (Chilopodes, Symphyles). Cette différence de taille peut être due à la présence d'un hétérochromosome dans les spermatozoïdes de grande taille ; les géants donneraient des femelles, les nains des mâles. Chez les Symphyles, pourtant, la lignée d'aspect dégénératif assurerait la survie des spermatozoïdes fonctionnels dans le spermatophore.
La fécondation s'effectue dans l'oviducte, mais chez les Symphyles c'est la femelle qui féconde elle-même ses propres œufs lors de la ponte, en utilisant les spermatozoïdes stockés dans des poches de la cavité buccale. La fécondation est indirecte et externe. C'est le type le plus primitif qui soit réalisé chez les Arthropodes terrestres.
L'accouplement n'existe que chez les Diplopodes. Le mâle fabrique les spermatophores chez les autres Myriapodes.
Accouplement
En arrière de la deuxième paire de pattes ambulatoires débouchent les conduits génitaux pairs ; il existe à leur orifice des organes complexes : vulves et pénis qui sont des appendices ambulatoires modifiés. Les gonopodes recueillent le sperme, issu du « pénis », grâce à une pièce spéciale, creusée en gouttière, qui le prélève et le transporte sur les vulves. Les gonopodes résultent de la transformation des huitième et neuvième paires de pattes du septième anneau, ensemble ou séparément. Chez les Spirostreptoidea, la gouttière est munie d'une pièce en piston, glissant dans la rainure, aidant ainsi à l'éjaculation du liquide.
Chez les Glomérides, le comportement est très particulier et même unique. Il y a accouplement en ce sens que le mâle saisit les vulves de la femelle avec ses télopodes pour la maintenir, mais il utilise, pour le transport du sperme, une boulette de fèces ou de terre modelée pendant l'accouplement. La boulette équivaut à un spermatophore sur lequel du sperme est déposé ; ce dernier est ensuite introduit dans les vulves par les pièces des télopodes (Haacker).
Reproduction par spermatophore
Le spermatophore est généralement déposé, en présence de la femelle, sur une toile filée par le mâle. La succession des mouvements est une véritable danse chez Scutigère. Le mâle dirige généralement la femelle sur le spermatophore dont la fabrication s'effectue progressivement dans les voies génitales postérieures. L'appareil, complexe, comprend trois enveloppes chez les Scolopendromorphes ; toutes présentent un point de moindre résistance correspondant à une invagination qui pénètre par évagination dans les voies génitales femelles ; il éclate et projette le sperme sous la pression de l'enveloppe externe gonflée au contact du mucus de la région génitale.
Les Polyxènes mâles tissent une toile complexe, déposent deux gouttes de sperme au centre et laissent une double rangée de fils parallèles. Ce tissage spécial, conducteur chimique, guidera les femelles de passage qui suivront alors scrupuleusement le chemin soyeux du mâle jusqu'à la semence. Chaque mâle de passage renouvellera celle-ci. Il se produit là une entreprise collective de la part des mâles, résultant d'un certain comportement social correspondant au mode de vie en groupe. Une femelle parthénogénétique ne réagira naturellement pas au contact de la toile ; elle la franchira par un côté quelconque.
Chez les Symphyles, la femelle stocke dans des réservoirs spéciaux, les poches gnathales, les spermatozoïdes, qui seront utilisés[...]
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Écrit par
- Jean-Marie DEMANGE : sous-directeur du laboratoire de zoologie au Muséum national d'histoire naturelle
Classification
Médias