Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MYRON D'ÉLEUTHÈRES (480 av. J.-C.?-440 av. J.-C.)

Sculpteur et bronzier grec originaire d'Éleuthères (Attique), Myron eut une activité artistique à partir de ~ 450. Disciple d'Hagéladas d'Argos, chef de l'école argienne de bronziers, vers ~ 500, maître de Polyclète et père de Lykios, il est mentionné dans l'Histoire naturelle (XXXIV, 57) de Pline l'Ancien.

Le Discobole - crédits : Art Resource, New York/ Alinari

Le Discobole

On attribue à Myron plus d'une vingtaine de chefs-d'œuvre, répartis dans divers sanctuaires. L'Hécate d'Égine est l'unique image de culte connue, les autres sont certainement des ex-voto : à l'Héraion de Samos, un groupe représentant l'introduction d'Héraclès dans l'Olympe ; Ladas athlète vainqueur en ~ 476 à Olympie, œuvre transportée à Rome ; Chionis de Sparte, deux fois vainqueur en ~ 448 et sculpté deux fois aussi ; Philippos Azan de Pellène, vainqueur en ~ 444 et plusieurs autres vainqueurs de pancrace ou de pentathlon olympiens ; un Dionysos d'Orchomène de Béotie, transporté par Sylla sur l'Hélicon ; un Zeus à l'Artémision d'Éphèse ; des Héraclès et une tête de Persée à Athènes, ces dernières œuvres étant controversées. Deux œuvres seulement nous sont connues par des copies romaines : Le Silène et le groupe d'Athéna et Marsyas. Dédié sur l'Acropole d'Athènes — et restitué par deux répliques —, ce groupe représente le moment dramatique où Athéna, venant de jeter la double flûte, se retourne vers Marsyas qui tentait de s'emparer de l'instrument et esquisse un mouvement de recul précipité. Il fut reproduit sur des monnaies athéniennes d'Hadrien et sur un vase attique conservé à Berlin. Le Discobole, l'œuvre la plus célèbre de Myron, est connu par une copie en marbre, la statue Lancelotti du Musée national de Rome, sculpture grecque datée de ~ 450 environ, et par des torses provenant de Castel Porziano (Musée national de Rome) et de la Villa Adriana (Vatican et British Museum). L'œuvre représente le jeune discobole (nommé Hyakinthos sur une pierre précieuse) prêt à lancer le disque. Chacune de ces deux œuvres représente une action saisie comme dans un instantané, entre deux mouvements contraires ou en transition de l'un à l'autre. Avec une extrême adresse technique, Myron se plut à noter les mouvements les plus violents et les plus instables. Maître du style sévère de la fin du protoclassique, il a « multiplié la vérité », éliminé la rigidité, rendant plus agiles et plus variés les personnages.

Bon animalier, Myron sculpta une génisse, célébrée pour son réalisme par les poètes de l'Anthologie. Cicéron l'avait vue à Athènes, près de l'Acropole. Elle fut ensuite transportée à Rome sur le forum de Vespasien. Les spectateurs étaient impressionnés par son réalisme et par son apparence d'animal vivant.

— Alain MAHUZIER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : assistant des fouilles d'Eboli (Campanie), moniteur à la bibliothèque de l'Institut d'art et d'archéologie de Paris

Classification

Média

Le Discobole - crédits : Art Resource, New York/ Alinari

Le Discobole

Autres références

  • GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Les arts de la Grèce

    • Écrit par et
    • 18 518 mots
    • 24 médias
    Sans doute existe-t-il d'autres tendances. Le sculpteur Myron est l'auteur de statues ou de groupes en bronze fort admirés : le Discobole est son œuvre la plus célèbre et l'image de cet athlète penché en avant, reposant sur la pointe des pieds, le bras droit jeté en arrière, la tête tournée, donne...