MYTHOLOGIES Dieux et déesses
Dieux du Soleil et de la végétation
Déjà dans les religions primitives, on remarque la coalescence de l'être suprême céleste avec un dieu solaire. En Afrique, ce processus est assez fréquent : de nombreuses tribus donnent à l'être suprême le nom de Soleil. Ce jeu de substitution se retrouve en Indonésie : ainsi, chez les Toradja, le dieu solaire prend peu à peu la place du dieu céleste, dont il poursuit l'œuvre cosmogonique. On surprend ici l'élément dynamique et organisateur qui, annexé par la divinité solaire, répond sur un autre plan à l'élément fécondateur des dieux atmosphériques.
Le meilleur exemple de solarisation de l'être suprême nous est fourni par les populations kolariennes de l'Inde. Les Munda du Bengale placent à la tête de leur panthéon Sing-bong, le Soleil, un dieu doux qui ne s'immisce pas dans les affaires des hommes. Les Khond d'Orissa adorent comme dieu suprême et créateur Bela Pennu (« dieu du Soleil »). Le processus de solarisation est confirmé par le caractère bienveillant et en quelque sorte passif de cette divinité : Bela Pennu ne figure pas dans le culte. Le Soleil est également l'être suprême d'une autre population munda, les Oraon, qui lui donnent le nom de Dharmesh. Il est presque absent du culte. Néanmoins, comme dans le cas des dieux célestes, quand les autres divinités et les esprits se sont révélés impuissants, les Oraon se tournent vers Dharmesh : « Nous avons tout essayé, mais toi, nous t'avons encore pour nous secourir ! » Et ils lui sacrifient un coq blanc en s'écriant : « Ô Dieu ! tu es notre créateur. Aie pitié de nous ! »
Plus qu'aucune autre, la religion égyptienne a été dominée par le culte solaire. Dès l'époque ancienne, le dieu Soleil avait absorbé diverses divinités, telles qu'Atum, Horus et le scarabée Khipri. À partir de la Ve dynastie, le phénomène se généralise : de nombreux dieux sont reliés au Soleil et donnent ainsi naissance aux figures solarisées Chnum-Rê, Min-Rê, Amon-Rê, etc.
Parmi les dieux de la végétation, dieux qui meurent et ressuscitent, le plus fameux est le babylonien Tammuz. Son nom primitif chez les Sumériens est Dumu-zi. Il est devenu populaire à l'époque hellénistique sous le nom d' Adonis (du sémitique Adonaï, « Mon Seigneur »). La mort de Tammuz, c'est-à-dire sa descente aux enfers, supprime la fécondité du sol. Dans les lamentations rituelles, on insiste surtout sur la stérilité des champs.
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Écrit par
- Mircea ELIADE : professeur à l'université de Chicago
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