MYXOMATOSE
La myxomatose est une maladie inoculable d'une extrême contagiosité, presque toujours mortelle, autrement dit létale, étroitement spécifique du lapin domestique et du lapin sauvage (Oryctolagus cuniculus), non transmissible aux autres espèces et à l'homme. Elle est due à la propagation le plus souvent vectorielle (puces, simulies, moustiques) d'un pox-virus (Leporipoxvirus), le virus myxomateux (Sanarelli, 1896), du groupe des varioles, proche du virus fibromateux (Shope, 1932), moins pathogène et utilisé comme vaccin vivant hétérologue. Elle est caractérisée par l'apparition de pseudo-tumeurs non cancéreuses, les myxomes, dont la coupe est d'aspect muqueux ou gélatineux (du grec muxa : mucosité).
Clinique et diagnostic
Après trente ans d' épizooties en Australie (depuis 1950) et en Europe (France, 1952), la maladie s'est transformée par l'apparition de mutants moins virulents et de lignées de lapins moins réceptives. Elle présente actuellement trois formes principales :
– Une forme virulente classique (degrés I-II), avec 99 p. 100 de morbidité et de létalité, sans possibilité thérapeutique, en huit à dix jours, après une incubation de trois à cinq jours. À la suite d'une blépharo-conjonctivite initiale (écoulements oculaires et nasaux), apparaissent de nombreuses tumeurs hémisphériques et suintantes céphaliques, dorso-lombaires et ano-génitales. En particulier, la bouffissure de la face et des oreilles confère à l'animal un aspect hideux et repoussant (faciès léonin).
– Une forme atténuée (degrés III-IV) de plus en plus fréquente, où les myxomes sont rares, plats, croûteux, non exsudatifs, et guérissent en laissant des dépilations suivies de régénération du pelage. La survie avec immunité est assez fréquente, mais des lésions microscopiques génitales (utérus et testicules) amoindrissent la fertilité et la reconstitution des populations de garennes, assurant un nouvel équilibre hôte/maladie, sans transmission de l'immunité de la mère aux produits.
– Une forme sans tumeurs (amyxomateuse), tantôt virulente tantôt atténuée, d'apparition récente et difficile à discerner de la pasteurellose respiratoire fréquente chez cette espèce.
L'aspect univoque des lésions n'exige pas en général de recours au laboratoire, bien que les techniques de diagnostic (microscopie électronique, inclusions cytoplasmiques de Splendore, culture en cellules de lignée de rein de lapin, sérologies nombreuses) soient d'une grande fiabilité. Il est bon toutefois d'indiquer que la maladie, peu ou pas fébrile, n'est pas décelable sur l'animal dépouillé.
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Écrit par
- Louis JOUBERT : professeur à l'école vétérinaire de Lyon
Classification
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