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MYXOMATOSE

Prophylaxie

La myxomatose présente l'originalité de satisfaire les agriculteurs et les forestiers qui subissent les déprédations du lapin, mais de consterner les éleveurs, les chasseurs et les industriels en armes, munitions, pelleterie, qui réclament une prophylaxie.

La prophylaxie sanitaire réglementée (déclaration, mise en interdit de l'exploitation, destruction des cadavres, abattage éventuel) ne peut isolément obtenir l'éradication d'une maladie d'une très haute contagiosité, à réservoir et vecteurs sauvages, et ultérieurement extensible aux élevages domestiques. La destruction des terriers infectés, la démoustication, la protection des élevages par des moustiquaires et par la désinsectisation réclament le complément de la vaccination à virus vivants, les seuls efficaces.

La prophylaxie médicale utilise soit le virus intégral hétérologue de Shope soit, mieux, isolément ou en association, un mutant génotypique stable (Saurat et coll.) hypovirulent homologue, comparable aux virus naturels de degré IV.

Le pouvoir pathogène résiduel élevé qui caractérise certains vaccins homologues est générateur d'un choc vaccinal immunodépressif et exige qu'on intervienne dans des élevages sains, ni déjà infectés ni directement menacés, et sous couvert d'une vaccination antérieure au virus fibromateux. En vue de la régénération des chasses, le lâcher de lapins de garenne d'élevage, préalablement vaccinés, fournit d'appréciables résultats dans certaines conditions écologiques favorables (réserves étendues, couverts suffisants, nutrition satisfaisante, contrôle des prédateurs).

Les vaccinations adoptent la voie intradermique sans aiguille (dermojet), la plus efficace et la moins apte à propager une infection en incubation.

La myxomatose, véritable destruction épizootique du lapin et à transmission vectorielle, constitue un modèle épidémiologique, un exemple de lutte biologique contre une espèce déprédatrice. Quant à son virus, il a été l'objet de la première réussite de transfert génétique (phénomène de Berry-Dedrick de transformation du virus fibromateux en virus myxomateux).

— Louis JOUBERT

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