N'DJAMENA, anc. FORT-LAMY
Fondée par l'armée française en 1900 sous le nom de Fort-Lamy, la capitale tchadienne a été rebaptisée N'Djamena (en arabe « nous nous sommes reposés ») en 1973. Avec le ralliement du Tchad à la France Libre dès 1940, Fort-Lamy devint une base stratégique essentielle pour la 2e DB du général Leclerc. Sa population n'était que de 17 800 habitants en 1945.
Sous l'effet d'un exode rural accéléré après l'indépendance, par les sécheresses et l'insécurité, elle atteignit 180 000 habitants en 1973, et 531 000 au recensement de 1993. Avec un taux de croissance annuel moyen de 6 %, sa population a dépassé 1,5 million d’habitants en 2022. Ville sahélienne située à la jonction entre le nord et le sud du Tchad, N'Djamena est à l'image de la diversité ethnique du pays.
Implantée sur la rive droite du Chari, face à la confluence du Logone, la ville occupe une position frontalière. Le site de plaine alluviale exposée aux inondations en période de crue crée de fortes contraintes pour l'extension et les aménagements urbains. En l'absence de plan directeur, l'urbanisation progresse en combinant dynamiques informelles et lotissements planifiés, comme ceux qui investissent les espaces situés au nord de l'aéroport. Deux ponts franchissent désormais le Chari, facilitant le développement de nouveaux quartiers sur la rive gauche.
N'Djamena est l'unique grande ville d'un pays parmi les plus faiblement urbanisés d’Afrique (30 %). Son économie est dominée par les fonctions commerciales, administratives et de services. La capitale possède une université et quelques instituts de recherche à vocation régionale, dans le domaine de l'élevage notamment. Les activités industrielles sont peu développées (boissons, abattoirs, matériaux de construction…), les usines les plus importantes du Tchad se situant dans les villes du Sud : brasserie et manufacture de cigarettes à Moundou, sucrerie près de Sarh, deux agglomérations de l’ordre de 300 000 habitants.
La base aérienne française de N’Djamena constitue une des ressources économiques de la capitale tchadienne. Depuis la fin de l’opération Barkhane en 2022 et le retrait des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger, c’est la dernière base militaire française au Sahel et l’une des dernières en Afrique. Des négociations engagées en 2024 avec le président tchadien Mahamat Idriss Déby devraient aboutir à une réduction des effectifs, qui comptent alors un millier de militaires.
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Écrit par
- Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
Classification
Média
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