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NAISSANCE Accouchement

L'art obstétrical

Les accoucheurs ont, de tous temps, cherché à accroître la sécurité et le confort de l'accouchement naturel et aussi à prévenir les anomalies de sa progression, autrement dit les dystocies. Il va sans dire que toute immixtion dans le cours d'un processus normal expose à en dérégler le mécanisme, ce qui explique que les réponses aux questions que se posent les obstétriciens ne soient pas toujours faciles. Nous allons en envisager quelques-unes.

Peut-on déclencher le travail ?

Tant que le mécanisme de l'entrée en travail n'aura pas été élucidé, les procédés de déclenchement ne seront que des recettes empiriques. Leur efficacité et leur innocuité sont d'autant plus grandes que le terme est plus proche, le col plus largement ouvert, la présentation plus basse. Dans les meilleures séries, 15 à 20 p. 100 des grossesses réunissent, dans les derniers jours, les conditions pour que l'on puisse envisager et réaliser un déclenchement. En l'état actuel de notre ignorance, l'accouchement « sur rendez-vous », prévu à l'avance, est une pratique hasardeuse qui conduit trop souvent à une césarienne hâtive pour souffrance fœtale aiguë.

Doit-on « diriger » le travail ?

Toutes choses étant égales, l'enfant a d'autant moins de chances de souffrir que la période de dilatation est plus courte : il serait donc précieux de savoir éviter l'apparition des dystocies dynamiques qui l'allongent excessivement. Une multitude de méthodes ont été proposées... puis abandonnées. Certaines techniques cependant se sont révélées capables de régulariser et d'accélérer la dilatation, dans la mesure où elles sont appliquées à bon escient :

– La rupture artificielle des membranes accélère, en général, la dilatation, mais favorise l'infection de l'œuf.

– La perfusion intraveineuse de faibles doses d'ocytocine (hormone libérée par le lobe postérieur de l'hypophyse) est capable de régulariser les contractions utérines.

– L'association d'ocytocine avec des antispasmodiques ou des anesthésiques améliore assez constamment le rythme du travail.

– La neutralisation de l'anxiété par une bonne préparation psychologique n'est pas sans exercer une influence favorable.

Les avantages des thérapeutiques médicamenteuses sont balancés par quelques inconvénients : renforcement excessif des contractions par l'ocytocine, propriétés dépressives des analgésiques. Le bilan de ces effets opposés n'est pas toujours aisé à prévoir. En revanche, les méthodes psychologiques ne sauraient nuire, sauf si elles font partie d'un système hostile à la surveillance indispensable et aux actes médicaux nécessaires.

S'il est légitime de tenter de corriger les troubles de la dilatation, leur prévention doit s'entourer de prudence car elle expose à perturber la progression d'un travail jusqu'alors normal.

Peut-on effacer la douleur ?

La douleur obstétricale se manifeste lorsque la pression dans l'utérus dépasse 30 mmHg. Les analgésiques l'atténuent, mais les plus efficaces ne sont pas les plus anodins. Le nombre de produits anesthésiques successivement adoptés, prônés, puis abandonnés, depuis 1848, se compte par dizaines.

– L'anesthésie générale (Pentothal et dérivés), de réalisation rapide, est adaptée aux urgences. Combinée à la perfusion d'ocytocine, c'est un bon moyen d'accélérer une dilatation traînante.

L'anesthésie péridurale annule la douleur sans inhiber la conscience, mais impose une surveillance attentive par un anesthésiste disponible pendant des heures. L'enregistrement des contractions utérines est indispensable, puisqu'elles ne sont plus perçues.

– Les méthodes physiques (acupuncture, anesthésie électrique) n'introduisent aucune drogue[...]

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Écrit par

  • : professeur au Collège de médecine, médecin des hôpitaux de Paris
  • : docteur en médecine, ancien professeur à la faculté de médecine de Grenoble

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Média

Fréquence cardiaque fœtale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fréquence cardiaque fœtale

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