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NAISSANCE D'UNE NATION (D. W. Griffith), en bref

<it>Naissance d'une natio</it>n, D. W. Griffith - crédits : Bettmann/ Getty Images

Naissance d'une nation, D. W. Griffith

Avec Naissance d'une nation, cinéma et Amérique se « fondent » l'un dans l'autre, D. W. Griffith (1875-1948) veut donner au cinéma américain un film digne de ce qu'il considère comme la plus grande nation du monde. Une épopée aux dimensions des États-Unis, dépassant par une mise en scène fastueuse, et une longueur inédite, ce que le Vieux Continent a fait de plus grandiose... Ce qui ne va pas sans excès : notamment l'éloge des esclavagistes et du Ku Klux Klan, et une description incontestablement raciste des Noirs, déjà critiqués à l'époque. Naissance d'une nation dépeint le mouvement historique qui part de la conquête d'un espace « vierge » et morcelé, le « Far West », pour aboutir à son rassemblement définitif en une « nation », les « États-Unis ». Le film marque aussi l'achèvement du temps des pionniers du cinéma : montage et découpage déstructurent l'espace du cinéma primitif, celui qui restait lié à la juxtaposition des plans uniques inventés par Louis Lumière. Griffith lui substitue un espace cohérent en maîtrisant totalement ces éléments disparates, en créant une harmonie entre les gros plans du visage de Lillian Gish et les plans les plus larges possible qui racontent une nation en guerre. Le langage du cinéma classique est né.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Média

<it>Naissance d'une natio</it>n, D. W. Griffith - crédits : Bettmann/ Getty Images

Naissance d'une nation, D. W. Griffith