NAISSANCE DE LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
Le 6 janvier 1920 voit la première réunion à Paris du Conseil de la Société des Nations. La création de la Société des Nations (S.D.N.) marque, au lendemain de la Première Guerre mondiale, une première tentative de fonder une organisation internationale permanente apte à trouver des solutions pacifiques aux conflits entre États, par le biais de l'arbitrage et de la mise en place de sanctions collectives contre les récalcitrants. L'idée, issue à la fois du concept de « concert européen » et du droit anglo-saxon, en était ancienne et avait connu un début de réalisation avec la création, après la première conférence de la paix en 1899 à La Haye, d'une Cour permanente d'arbitrage. Mais l'idée juridique et politique de « police des nations », émise dès 1910 par le radical français Léon Bourgeois, est surtout reprise par le président Wilson qui en fait un des buts de guerre américains (les Quatorze Points). Le pacte de la S.D.N., adopté lors de la conférence de la paix à Paris, est intégré dans le traité de Versailles signé en juin 1919. Les espoirs mis dans cette institution, installée à Genève à partir de novembre 1920, sont cependant vite déçus : les États-Unis font d'emblée défection, l'U.R.S.S. est exclue jusqu'en 1934, l'Allemagne n'y adhère qu'entre 1926 et l'arrivée d'Hitler au pouvoir (1933) et, par dessus tout, la S.D.N. s'avère incapable de mener une politique crédible de sanctions. Elle reste néanmoins le précédent, sinon le modèle, de l'Organisation des Nations unies, fondée en 1945.
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Écrit par
- Vincent GOURDON : agrégé et docteur en histoire, chercheur au C.N.R.S.
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Média