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NANOFIBRES PLASTIQUES HAUTEMENT CONDUCTRICES

L'utilisation des matériauxplastiques dans l'électronique miniaturisée ne cesse de progresser tant leurs caractéristiques propres sont bien adaptées à un certain nombre d'applications. S'affranchir des fils métalliques conducteurs d'électricité reste difficile malgré les potentialités des nanotubes de carbone qui restent toutefois onéreux et fragiles. Dans un article publié en avril 2012 par la revue Nature Chemistry, deux équipes du C.N.R.S. et de l'université de Strasbourg annoncent qu'ils ont fabriqué, de manière très originale, des fibres plastiques fortement conductrices, de quelques nanomètres d'épaisseur et de plusieurs centaines de nanomètres de longueur. Peu coûteux à réaliser et faciles à manipuler, ces « triarylamines » allient les avantages des métaux et des polymères pour conduire le courant électrique tout en restant légers et souples. Ces molécules de synthèse sont utilisées industriellement de façon courante dans certains procédés de photocopie. Une caractéristique très surprenante de ces nano-fils est qu'ils se construisent presque « tout seuls » : il suffit d'appliquer un champ électrique suffisant entre des électrodes en or séparées d'une fraction de micromètre et plongées dans une solution de ces molécules pour que le flash lumineux qui en résulte induise la formation de ces fibres entre les électrodes. Les chercheurs ont vérifié que les densités de courant supportées par ces conducteurs peuvent atteindre 2 millions d'ampères par centimètre carré, ce qui est proche des performances des fils de cuivre. De plus, leur résistance d'interface avec les métaux est très faible si on la compare à celle des conducteurs organiques habituels. Reste à démontrer qu'on peut intégrer efficacement ces nouvelles fibres dans des appareils électroniques tels que des cellules solaires ou des écrans souples.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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