NANOTUBES DE CARBONE
Toxicité et écotoxicité
La très petite taille des nanotubes leur confère la possibilité de s’introduire profondément dans les organismes vivants (par les voies respiratoires ou digestives) et de se disséminer dans l’environnement en cas d’utilisation sans précaution dans des applications industrielles. Bien que chimiquement assez inertes, on observe pour certains nanotubes un effet d’accumulation dans les tissus qui provoque une inflammation chronique. En revanche, des nanotubes spécifiquement fonctionnalisés (comme envisagé pour les applications médicales) peuvent être éliminés par les voies naturelles. De très nombreuses études toxicologiques ont été menées, sans qu’il soit possible d’en tirer une conclusion univoque, du fait de la très grande variété des matériaux que sous-tend le vocable « nanotubes de carbone ». En effet, la toxicité varie considérablement en fonction du diamètre des nanotubes, de leur pureté, de leur état d’agrégation... ce qui rend toute conclusion générale illusoire. Néanmoins, l’organisation suédoise non gouvernementale ChemSec a émis en 2020 un avis de classification sur la liste SIN (Substitute It Now) recommandant de bannir l’utilisation de l’ensemble des types de nanotubes, alors que la classification européenne REACH est plus nuancée. Quoi qu’il en soit, des précautions doivent être prises avant d’envisager une utilisation à grande échelle, par exemple en s’assurant que les nanotubes ne puissent pas être disséminés accidentellement dans l’environnement et en portant une attention particulière aux procédures de recyclage des objets qui en contiendraient.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Christophe VOISIN : docteur en physique, professeur des Universités, université Paris cité, école normale supérieure
Classification
Médias
Autres références
-
FULLERÈNES ET NANOTUBES
- Écrit par Arnaud HAUDRECHY
- 284 mots
- 1 média
Mis en évidence en 1985 et abondamment décrits par Richard Smalley (1943-2005), Robert Curl (1933-2022) et Harold Kroto (1939-2016) – qui seront récompensés pour cette découverte par le prix Nobel de chimie en 1996 –, les fullerènes représentent une nouvelle famille de molécules constituées...
-
CHIMIE - La chimie aujourd'hui
- Écrit par Pierre LASZLO
- 10 856 mots
- 3 médias
Lesnanotubes de carbone (fig. 4) restent les plus prometteurs quant aux applications, qui vont, entre autres, de transistors à effet de champ et nanodiodes, à des dispositifs optoélectroniques, à de la conduction ou semiconduction, à des nanointerrupteurs, à des nanomachines et nanorobots, à des cosmétiques... -
EBBESEN THOMAS (1954- )
- Écrit par Lucas LETHUILLIER
- 1 092 mots
- 1 média
...Ebbesen a reçu d’autres récompenses dont deux décernées par la Société européenne de physique : le prix Europhysics Agilent en 2001 pour ses travaux sur les nanotubes de carbone – il a développé, entre autres, une méthode de synthèse à grande échelle de nanotubes de carbone – et le prix Quantum Electronics... -
FULLERÈNES
- Écrit par Patrick BERNIER
- 2 192 mots
- 3 médias
Un autre domaine apparenté a émergé : celui des nanotubes de carbone. On se les représente comme des feuilles de graphène enroulées sur elles-mêmes et fermées aux deux extrémités. Le diamètre de ces nanotubes est très petit (de un à quelques nanomètres) mais leur longueur peut être grande (de 10... -
GRAPHÈNE
- Écrit par Marie-Laure BOCQUET et Emmanuel BAUDIN
- 2 144 mots
- 5 médias
- Afficher les 7 références