NANTES
Les transformations de la ville depuis la fin du XXe siècle
L'activité portuaire et l'industrie marquent toujours l'économie de l'estuaire de la Basse-Loire. Le port autonome de Nantes - Saint-Nazaire est le quatrième de France, avec un trafic de 26,4 millions de tonnes en 2014. L'activité est polarisée essentiellement par les terminaux à hydrocarbures de Donges et Montoir, dans la banlieue est de Saint-Nazaire, témoin du glissement du port de Nantes vers son avant-port nazairien ; autre point fort, le bois, pour lequel Nantes est le premier port français et le quatrième d'Europe. Toutefois, l'activité de ce complexe portuaire se trouve handicapée par l'absence d'arrière-pays. Depuis la construction de la voie ferrée dans la seconde moitié du xixe siècle et la disparition de la batellerie sur la Loire à l'amont de Nantes, l'hinterland du port est réduit, puisque le commerce avec le Bassin parisien s'effectue désormais au profit de la Basse-Seine, très vite reliée par le chemin de fer à Paris.
Quelques spécificités industrielles dominantes caractérisent aujourd'hui la Basse-Loire. Si le dernier chantier naval a fermé à Nantes en 1986, Saint-Nazaire s'affirme comme le premier site de construction navale en France. Face à la concurrence internationale, les Chantiers de l'Atlantique se sont spécialisés dans la construction de navires de haute technologie, comme les paquebots de croisière. L'industrie aéronautique est également très présente, avec le deuxième site d'Airbus en France (une usine à Nantes et une autre à Saint-Nazaire). Au-delà de ces points forts de l'économie locale, d'autres secteurs industriels sont présents : agroalimentaire, mécanique, informatique ou encore électronique.
Toutefois, l'estuaire de la Basse-Loire présente une autre facette que celle du complexe industrialo-portuaire. Nantes a ainsi connu une transformation importante de sa base économique depuis les années 1960. Sans faire table rase de son passé industriel, elle s'affirme désormais par le rayonnement de ses activités tertiaires, qui représentaient 80 p. 100 de l'emploi en 2009, contre 13 p. 100 pour le secteur secondaire. Cette mutation est symbolisée par la renaissance de l'université au début des années 1960, mais aussi par la multiplication des écoles d'ingénieurs et des services aux entreprises. Parallèlement, de grands chantiers urbanistiques, comme la construction d'un réseau de tramways (première ligne inaugurée en 1985), ainsi que le développement d'une politique culturelle très active ont profondément modifié l'image de la ville, lui assurant une certaine reconnaissance nationale voire internationale. Quant à Saint-Nazaire, qui a été reconstruite après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, si la figure industrialo-portuaire domine à l'est, l'ouest de la ville est caractérisé par une façade balnéo-touristique prenant appui sur la station de La Baule, à l'image cossue bien établie (casino, champ de courses, golf).
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Écrit par
- François MADORÉ : professeur des Universités en géographie
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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