NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)
Général français, Premier consul (1799-1804) puis Empereur des Français (1804-1814/1815), Napoléon Bonaparte (en italien Napoleone Buonaparte), surnommé le Corse ou le Petit Caporal, fut l'une des figures marquantes de l'histoire occidentale. Il révolutionna l'organisation et la formation militaires, fit élaborer le Code Napoléon, qui servit de modèle aux codes civils ultérieurs, réorganisa l'éducation et mit en place avec la papauté le Concordat, dénoncé en 1905 mais toujours en vigueur en Alsace et en Moselle.
Les nombreuses réformes de Napoléon laissèrent une empreinte durable sur les institutions de la France et d'une grande partie de l'Europe. Cependant, la passion qui le dirigea fut l'expansion militaire de la domination française et, bien qu'après sa chute la France fût à peine plus grande qu'au début de la Révolution, il fut quasi unanimement révéré, de son vivant et jusqu'à la fin du second Empire (sous le règne de son neveu), comme un des grands héros de l'Histoire.
La jeunesse
Napoléon Bonaparte naquit le 15 août 1769 à Ajaccio, en Corse, peu après la cession de l'île à la France par Gênes. Son père, Carlo Buonaparte, était un avocat dont la famille, issue de l'ancienne noblesse toscane, s'était installée en Corse au xvie siècle. Lui et son épouse, Letizia Ramolino, eurent huit enfants à élever en des temps difficiles.
Sous la conduite de Pasquale Paoli, de nombreux Corses résistèrent à l'occupation française. Carlo Buonaparte les rejoignit d'abord mais, lorsque Paoli prit la fuite, il se résigna à la présence des Français. Grâce à la protection du gouverneur de Corse, il fut nommé assesseur à la juridiction d'Ajaccio en 1771. En 1778, il obtint l'admission de ses deux fils aînés, Joseph et Napoléon, au collège d'Autun.
Sur le continent, Bonaparte continua quelque temps à se sentir étranger. Il ne partageait effectivement ni les traditions ni les préjugés de son nouveau pays : corse de tempérament, il était également, par son éducation, un homme du xviiie siècle.
Bonaparte séjourna brièvement à Autun, puis au collège militaire de Brienne et, pendant un an, à l'académie militaire de Paris. En février 1785, son père mourut d'un cancer de l'estomac. Bien qu'il ne fût pas le fils aîné, il assuma la position de chef de famille. En septembre, il fut diplômé de l'académie militaire (à la 42e place sur 58).
Napoléon Bonaparte fut ensuite nommé second lieutenant d'artillerie à Valence, dans le régiment de La Fère. Là, il lut beaucoup, en particulier des ouvrages sur la stratégie et la tactique. Il écrivit également Lettres sur la Corse. Il retourna dans l'île en septembre 1786 et ne rejoignit son régiment qu'en juin 1788. Entre-temps, l'agitation prérévolutionnaire avait commencé. Lecteur des Lumières, Bonaparte pensait qu'un changement politique était nécessaire mais, en tant qu'officier de carrière, il ne semble pas avoir éprouvé le besoin de réformes sociales radicales.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ABEILLES IMPÉRIALES
- Écrit par Hervé PINOTEAU
- 433 mots
Mouches et cigales font partie du mobilier funéraire mérovingien ; dans la civilisation de la steppe, la cigale est symbole de résurrection du fait de ses métamorphoses et, selon Édouard Salin : « La cigale mérovingienne évoque l'idée d'immortalité et elle est, plus ou moins indirectement, un...
-
ABOLITIONNISME, histoire de l'esclavage
- Écrit par Jean BRUHAT
- 2 944 mots
- 3 médias
...la traite mais laissent à chaque pays le soin de déterminer le délai « le plus convenable » pour l'application de cette mesure. Pendant les Cent-Jours, Napoléon avait décidé, le 29 mars 1815, la suppression immédiate de la traite, et le deuxième traité de Paris (20 novembre 1815) confirme sur ce... -
ABOUKIR BATAILLE D' (1er août 1798)
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 504 mots
- 1 média
Appelée bataille du Nil par les Anglais, cette bataille est l'une des grandes victoires de l'amiral Nelson. Elle oppose le 1er août 1798 les flottes française et britannique dans la rade d'Aboukir, à proximité d'Alexandrie, en Égypte.
En février 1798, le général Bonaparte,...
-
AIGLE IMPÉRIALE
- Écrit par Hervé PINOTEAU
- 542 mots
Oiseau de Zeus puis de Jupiter, patron de Rome, l'aigle fut employé par les Barbares qui le considéraient comme le symbole de l'Être suprême (Édouard Salin). Des indices prouvent que Charlemagne l'employa au sommet du mât de ses navires (denier de Quentovic, après 804) et en mit...
- Afficher les 115 références