NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)
La période révolutionnaire
Les années jacobines
En septembre 1789, il rejoignit les partisans de Paoli, que l'Assemblée nationale avait autorisé à rentrer en Corse. Mais Paoli n'avait aucune sympathie pour un homme dont le père l'avait trahi et qu'il considérait comme un étranger. Déçu, Bonaparte retourna en France et, en avril 1791, il fut nommé premier lieutenant au 4e régiment d'artillerie, basé à Valence. Il devint bientôt le président du club des Jacobins local, prononçant des discours contre les nobles, les moines et les évêques. En septembre 1791, il obtint un congé de trois mois pour retourner de nouveau en Corse. Élu lieutenant-colonel de la garde nationale, il ne tarda pas à s'opposer à son commandant en chef, Paoli. En janvier 1792, il fut considéré comme déserteur mais, en avril, la France déclara la guerre à l'Autriche et son retard fut pardonné.
Bonaparte fut promu au grade de capitaine mais, en octobre 1792, il regagna la Corse, que Paoli s'apprêtait alors à séparer de la France. Il offrit son soutien à l'opposition jacobine et, quand la guerre civile éclata (avril 1793), Paoli fit condamner la famille Buonaparte à « l'infamie et l'exécration perpétuelles » ; tous s'enfuirent en France.
Il rejoignit son régiment à Nice en juin 1793. Dans Le Souper de Beaucaire, écrit à cette époque, il défend l'unité d'action des républicains rassemblés autour des Jacobins, qui se radicalisaient progressivement, et de la Convention nationale, l'Assemblée qui, à l'automne précédent, avait aboli la monarchie.
À la fin août 1793, les troupes de la Convention furent immobilisées devant Toulon, où des forces britanniques soutenaient les royalistes. Quand le commandant d'artillerie des troupes révolutionnaires fut blessé, Bonaparte obtint son poste grâce au commissaire de la Convention, Antoine Saliceti, député corse et ami des Buonaparte. Promu chef de bataillon en octobre, il fut blessé par une baïonnette le 16 décembre mais, le jour suivant, les Britanniques, harcelés par son artillerie, évacuèrent Toulon. Le 22 décembre, Bonaparte fut promu général de brigade en reconnaissance pour son rôle décisif dans la prise de la ville.
Le commissaire Augustin de Robespierre écrivit à son frère Maximilien, membre du Comité de Salut public, une lettre dans laquelle il louait le mérite « transcendant » du jeune officier. En février 1794, ce dernier fut nommé commandant d'artillerie de l'armée d'Italie. Après la chute de Robespierre (9 thermidor an II, 27 juillet 1794), Bonaparte, considéré comme son protégé, fut arrêté. Il fut libéré en septembre mais ne retrouva pas son commandement.
La vie de demi-solde était difficile pour Napoléon, qui entretenait alors une relation avec Désirée Clary, fille d'un riche homme d'affaires marseillais et sœur de Julie, la fiancée de Joseph Bonaparte. En mars 1795, il déclina un poste dans l'armée de l'Ouest. Il ne réussit cependant pas à obtenir un commandement plus satisfaisant, car sa profonde ambition et ses relations politiques le faisaient craindre. Il envisagea alors d'offrir ses services au sultan turc.
Le Directoire
La Constitution soumise à référendum par la Convention, en octobre 1795, était assortie de décrets stipulant la réélection des deux tiers de l'Assemblée actuelle. Pour prévenir de telles mesures, les royalistes fomentèrent une révolte à Paris. La Convention donna des pouvoirs dictatoriaux à Paul Barras qui, ne voulant pas s'appuyer sur le commandant des troupes de l'Intérieur, nomma Bonaparte commandant en second. C'est donc ce dernier qui arrêta par les armes les insurgés marchant sur la Convention (13 vendémiaire an IV, 5 octobre 1795), sauvant ainsi et l'Assemblée et la République.
Bonaparte fut nommé commandant[...]
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Écrit par
- Jacques GODECHOT : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
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