MODI NARENDRA (1950- )
À la tête du Gujarat : violence et développement
Cet homme d’appareil va se révéler un redoutable homme politique. Cinq mois seulement après sa prise de fonctions, en réponse à l’incendie, par des musulmans, d’un train qui transportait des militants nationalistes hindous, des violences inter-religieuses éclatent à travers l’État du Gujarat. Leur ampleur (plus d’un millier de morts officiellement) et leur durée (plusieurs semaines) donnent de Modi l’image d’un homme incompétent ou extrémiste – au point que le Premier ministre de l’époque, Atal Behari Vajpayee, souhaite sa démission. Le reste du BJP fait bloc autour de Modi, qui remporte les élections régionales de façon triomphale en décembre 2002.
Le mandat qu’il entame alors sera placé sous le signe du développement économique. Le Gujarat présente bien des atouts à cet égard. C’est l’un des États où les milieux d’affaires sont les plus entreprenants. Modi leur permet de prospérer davantage encore en multipliant les travaux d’infrastructure et les zones économiques spéciales (où la fiscalité et le droit du travail sont moins contraignants qu’ailleurs). Modi a aussi la chance de bénéficier en 2001 de la mise en service d’un barrage sur la Narmada, en construction depuis des années, qui va permettre d’étendre très significativement la surface agricole irriguée.
En conséquence, le taux de croissance du Gujarat, supérieure à la moyenne indienne, flirte avec les deux chiffres. C’est l’une des raisons pour lesquelles le BJP y remporte les élections de 2007, Modi entamant un nouveau mandat. Cinq ans plus tard, en 2012, il est reconduit, mais est alors promis à un destin national.
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Écrit par
- Christophe JAFFRELOT : directeur de recherche au CNRS, Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
Classification
Média
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