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NASSARO ou NAZZARO MATTEO DEL (mort en 1548 env.)

Peintre, dessinateur, orfèvre, graveur sur gemmes et médailleur italien, Matteo del Nassaro est pour Vasari le maître de la glyptique. Fils de Jacopo del Nassaro, bottier à Vérone, il apprend dans sa jeunesse le dessin et la musique. Deux artistes de Vérone lui enseignent la gravure : Galeazzo Mondella et Nicolò Avanzi.

On considère La Déposition de Croix comme l'une de ses premières œuvres importantes. Il l'exécute en jaspe sanguin, qu'il travaille de manière à ce que les points rouges du jaspe représentent le sang coulant des blessures du Christ. Cette déposition a fait partie de la collection de la duchesse Isabelle d'Este à Mantoue.

Peu après la bataille de Marignan, Matteo se rend en France, soit à la demande de François Ier, soit attiré par la protection que le souverain accorde aux artistes italiens. Le roi lui achète un certain nombre de gemmes, lui commande des camées, ornements fort prisés à la cour.

L'artiste fait une tête de Déjanire dans une agate. Il tire habilement parti des diverses couches de la pierre pour rendre la couleur de la chair, des cheveux et de la dépouille du lion. François Ier commande à Nassaro un oratoire portatif, richement orné de pierres, de bas-reliefs et de statuettes d'or. Il existe un portrait en intaille de François Ier jeune, conservé au cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale à Paris, qui possède aussi l'une des médailles faites à l'occasion de la bataille de Marignan. Au revers est représenté un épisode de cette bataille : les Suisses sortant de Milan pour l'attaque.

« Matteo, écrit Alfred de La Tour, est sans conteste l'un des plus habiles parmi tous les artistes qui nous ont laissé, sur la pierre ou sur le métal, les traits de François Ier. Il combine et coordonne bien l'ensemble, il dessine et modèle vigoureusement, il attaque, creuse et approfondit la pierre avec un brio et un entrain merveilleux, il a surtout, dans les rinceaux de la cuirasse, peut-être un peu trop saillante pour l'effet général, une souplesse et une habileté consommées » (Revue numismatique, 1893). L'artiste attachait un tel prix à ses œuvres qu'il préférait les offrir plutôt que de les céder à un prix trop bas. On raconte qu'il cassa en mille morceaux un beau camée, devant un gentilhomme qui ne voulait pas lui en donner la somme requise.

En 1525, après la défaite de Pavie, Matteo se rend à Vienne, mais François Ier le rappelle et l'artiste s'établit définitivement en France. Il travaille à la fois pour le roi, pour les courtisans et pour la Monnaie, pour laquelle il fait les « coings des monnayes et testons ».

Son nom figure sous diverses formes dans les comptes : Dalnassar, Dalnassay, Dalnassac, Nazare, Messire Mattée, etc.

Pour Jean Babelon, Nassaro est « l'artiste italien qui introduisit en France les procédés de la gravure sur pierres fines usités en Italie ».

— Marguerite KRASSILNIKOFF

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  • CAMÉES

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    En France, François Ier fit venir un des meilleurs graveurs italiens, Matteo dal Nassaro, de Vérone, qui avait une habileté particulière à tirer parti des différentes couches de gemmes. Toutes les grandes collections de camées et d'intailles de France, d'Italie et d'Allemagne conservent des œuvres...