NATATION
Peut-on oublier Johnny Weissmuller, le plus célèbre Tarzan du cinéma ? Le sculptural nageur américain, qui surclassa ses adversaires des 100 et 400 mètres nage libre à Paris, en 1924, lors de la VIIIe olympiade, est le premier homme à avoir nagé le 100 mètres en moins d'une minute (58,6 s). Depuis lors, les performances se sont sans cesse améliorées ; ainsi, l'Américain Jim Montgomery nage la distance en 49,99 s en 1976 ; en 1994, le Russe Popov établit un prestigieux record du monde (48,21 s), que le Néerlandais Pieter Van den Hoogenband améliore en 2000 (47,84 s). En 2008, le Français Alain Bernard s'approprie le record en réalisant 47,50 s aux Championnats d’Europe d’Eindhoven. Aux jeux Olympiques de Pékin, la même année, la discipline s’affole : l’Australien Eamon Sullivan nage 47,05 s en demi-finale, mais Alain Bernard obtient la médaille d’or. En juillet 2009, aux Championnats du monde de Rome, le Brésilien Cesar Cielo, vêtu d'une combinaison en polyuréthane, casse la barrière symbolique des 47 secondes (46,91 s). Lors des Championnats de France, en avril 2009, le Français Frédérick Bousquet, nageant avec une combinaison similaire, avait le premier parcouru le 50 mètres en moins de 21 secondes (20,94 s). Chez les dames, c'est l'Australienne Dawn Fraser — médaille d'or du 100 mètres aux Jeux de 1956, 1960 et 1964 — qui, la première, couvrit le 100 mètres en moins d'une minute ; en 2009, le record de la spécialité a été porté à 52,07 s par l'Allemande Britta Steffen. Pour le 1 500 mètres, la meilleure performance de tous les temps (14 min 31,02 s), établie en 2012 par le Chinois Sun Yang, est elle aussi significative. Ces chiffres en disent long sur un moyen d'évolution en milieu aquatique devenu sport de compétition.
L'eau est l'élément de plusieurs disciplines — plongeons, au tremplin ou de haut vol, water-polo où s'opposent deux équipes de sept joueurs, toutes régies par la Fédération internationale de natation (F.I.N.A.), créée en 1908. En 2013, celle-ci comptait deux cent deux pays membres. Mais pour en revenir à la natation proprement dite, si elle existe depuis plusieurs siècles (un texte de 1603 ne traite-t-il pas des compétitions scolaires au Japon ?), c'est tout de même de la diffusion du crawl à la fin du xixe siècle par les Australiens Wickham et Cavill que date son ère moderne. De nos jours, quatre nages (crawl, dos, brasse et papillon) donnent lieu à de multiples spécialités. Pour les épreuves de nage libre, le crawl s'est imposé. En tenant compte des combinaisons des quatre types de nages ainsi que des différentes formules de relais, on aboutit à une multiplication des épreuves, ce qui traduit la tendance de chaque fédération à ne se préoccuper que de l'extension de son seul sport. Encore ne traitera-t-on pas ici de la natation avec palmes, à la signification athlétique peut-être discutable. Au reste, une forme nouvelle est apparue : la natation synchronisée, inscrite au programme olympique depuis 1984, l'équivalent aquatique pour les femmes du patinage ou de la gymnastique artistiques, même si cette discipline s'est officiellement ouverte aux hommes (mais sans faire partie du programme des Jeux) en 2000.
Si les jeux Olympiques modernes sont le grand rendez-vous quadriennal des nageurs et des nageuses, les Championnats d'Europe, d'abord, et les Championnats du monde, depuis 1973, constituent désormais d'autres événements majeurs. L'entraînement devenant de plus en plus astreignant et le rapport puissance-glisse dans l'eau avantageant les nageurs qui n'offrent pas de poids « inutile », champions et championnes se succèdent de plus en plus rapidement : en effet, leur règne est souvent lié à leur jeunesse et à leur totale disponibilité.
Il a longtemps paru[...]
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Écrit par
- Jean DURRY : écrivain, directeur du Musée du sport français, membre de l'Académie internationale olympique
Classification
Médias
Autres références
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