BAYE NATHALIE (1948- )
Née le 6 juillet 1948 à Mainneville, dans l'Eure, Nathalie Baye commence par étudier la danse, à Monaco, puis aux États-Unis et enfin à Paris où elle étudie également l'art dramatique au cours Simon avant d'être admise au Conservatoire. En 1971, elle fait ses débuts sur les planches dans Galapagos de Jean Chatenet. En 1972, elle sort du Conservatoire avec un deuxième prix en comédie, en comédie dramatique et en théâtre étranger. Cette même année, elle fait de modestes débuts au cinéma dans Two Peoples (Brève rencontre à Paris) de Robert Wise et Faustine et le bel été de Nina Companeez. L'année suivante, elle joue Liola de Luigi Pirandello et se fait remarquer dans le personnage de la script-girl de La Nuit américaine de François Truffaut, puis dans celui de la sœur du protagoniste de La Gueule ouverte de Maurice Pialat (1974). Après quelques rôles secondaires ou épisodiques, sous la direction de cinéastes tels que Claude Sautet (Mado, 1976), Marco Ferreri (La Dernière Femme, 1976), Alain Cavalier (Le Plein de super, 1976) et François Truffaut (L'Homme qui aimait les femmes, 1977), ce dernier lui confie le principal rôle féminin de La Chambre verte (1978), alors qu'elle s'affirme sur scène dans Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov, dans une mise en scène de Lucian Pintilié, au Théâtre de la Ville.
Peu après, Nathalie Baye obtient le césar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation dans Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard (1979). Elle tient ensuite le principal rôle de Une semaine de vacances de Bertrand Tavernier (1980) et de La Provinciale de Claude Goretta (1980), avant d'obtenir un deuxième césar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de l'épouse de Gérard Lanvin dans Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre (1981). Après avoir été dirigée par Bertrand Blier dans Beau-Père (1982) et Daniel Vigne dans Le Retour de Martin Guerre (1982), elle obtient la consécration en recevant le césar de la meilleure actrice pour son interprétation, dans La Balance de Bob Swain (1983), d'une prostituée indicatrice de police. Elle retrouve ensuite Bertrand Blier pour Notre Histoire (1984) et Jean-Luc Godard pour Détective (1985). Elle travaille également avec Alain Jessua (En toute innocence, 1987) et Robert Enrico (De guerre lasse, 1987). Dans le même temps, elle revient au théâtre dans Adrienne Monti de Nathalia Ginzburg au Théâtre de l'Atelier (1986).
Dans les années 1990, Nathalie Baye mène une activité tout aussi intense, tant au théâtre, avec Les Fausses Confidences de Marivaux (1992-93) et La Parisienne de Henry Becque (1995-1996), qu'au cinéma où elle collabore à nombre de films réalisés par des femmes : La Baule-les-Pins de Diane Kurys (1990), Un week-end sur deux de Nicole Garcia (1990), Enfants de salaud (1996) et Vénus beauté (institut) (1999) de Tonie Marshall, Si je t'aime, prends garde à toi de Jeanne Labrune (1998). Dans les années 2000, son activité redouble d'intensité. Entre autres, elle retrouve Jeanne Labrune (Ça ira mieux demain, 2000) et Tonie Marshall (Passe-passe, 2008), et elle tourne avec Steven Spielberg (Catch Me if you Can / Attrape-moi si tu peux, 2002) et Claude Chabrol (La Fleur du mal, 2002). Son interprétation d'un officier de police marqué par la vie dans Le Petit Lieutenant de Xavier Beauvois (2005) lui vaut un deuxième césar de la meilleure actrice. Elle se produit également dans des films plus « risqués », comme Visage, de Tsai Ming-liang (2009) et Laurence Anyways, de Xavier Dolan (2012). Elle revient au théâtre, après dix ans d'absence, pour Zouc par Zouc, de Zouc et Hervé Guibert (2006). Elle joue également dans Hiver, de Jon Fosse (2009), et Ensemble, c’est trop, de Léa Fezar (2010).
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Écrit par
- Alain GAREL : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma
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