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STUTZMANN NATHALIE (1965- )

Nathalie Stutzmann - crédits : Jean-Pierre Muller/ AFP

Nathalie Stutzmann

Rares sont les cantatrices qui réussissent, tout en préservant leur carrière lyrique, à conduire un parcours de chef d’orchestre applaudi dans le grand répertoire symphonique. Nathalie Stutzmann a relevé ce défi. Elle confie : « J’ai toujours ressenti ce désir de diriger, cela a toujours été ma seconde passion, mon deuxième rêve. La voix était prioritaire pour des raisons évidentes de temps et d’âge, et la décision de créer mon orchestre est survenue à un moment où j’étais consciente d’avoir réalisé une grande partie de mes rêves en tant que chanteuse. »

Une contralto d’exception

Nathalie Stutzmann naît à Suresnes le 6 mai 1965. Son père, baryton, et sa mère, soprano, lui donnent très tôt les bases de sa première éducation musicale. Le conservatoire de Nancy lui offre une formation complète : piano, basson, musique de chambre, chant et art lyrique. Dans chacune de ces disciplines, elle obtient un premier prix. Lauréate en 1983 du concours international de chant de Bruxelles, elle entre la même année à l’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris. Elle s’y perfectionne sous la houlette de Hans Hotter, Christa Ludwig et Daniel Ferro. En 1986, elle remporte le premier prix du concours international Neue Stimmen de la Fondation Bertelsmann. Le velours sombre de son timbre et la souplesse de son legato ne tardent guère à être remarqués. Elle fait aussitôt ses débuts à l’Opéra de Paris dans le rôle-titre de Didon et Énée de Purcell. De Haendel et Gluck à Gounod et Moussorgski, elle va s’imposer dans le vaste domaine offert à sa tessiture de contralto. L’interprète de lieder germaniques et de mélodies françaises ne rencontre pas moins de succès, accompagnée au piano par Christian Ivaldi, Michel Dalberto, Catherine Collard ou Inger Södergren. Libre et rigoureuse, Nathalie Stutzmann, mariant maîtrise du phrasé et intensité expressive, révèle à la fois son intime compréhension des émois romantiques et sa parfaite connaissance des styles anciens. Elle définit ainsi sa façon d’aborder les œuvres : « Il y a deux types d’artistes : ceux qui attachent toute leur vie à montrer à quel point ce qu’ils sont en train de faire est difficile – ils ont leur public –, puis il y a ceux qui passent leur vie à essayer de faire croire que ce n’est pas du tout difficile, catégorie à laquelle j’appartiens. C’est sans doute aussi une forme de folie. C’est moins spectaculaire, peut-être, mais je préfère que le public puisse aller à l’essentiel. Je ne veux pas qu’il s’arrête à la performance, tout en la remarquant, mais qu’il puisse s’abandonner d’abord à la beauté de la musique. »

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Nathalie Stutzmann - crédits : Jean-Pierre Muller/ AFP

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