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STUTZMANN NATHALIE (1965- )

La direction d’orchestre

Dès le début des années 2000, Nathalie Stutzmann se passionne pour la direction d’orchestre qu’elle travaille avec Seiji Ozawa et Jorma Panula. En 2008, elle fonde son propre ensemble, Orfeo 55, avec lequel elle se produit, simultanément chef d’orchestre et chanteuse, sur instruments anciens ou modernes, dans toutes les musiques du xviiie siècle. Elle remet ainsi en valeur de nombreux airs composés pour des voix graves féminines mais ultérieurement accaparés par les contre-ténors « stars » de l’époque. Chef titulaire de l’Orchestre symphonique de Kristiansand (Norvège), elle est nommée en 2021, pour une durée de trois ans, chef principale invitée de l’Orchestre de Philadelphie – l’un des « big five », c’est-à-dire l’un des principaux orchestres américains – où elle officiera au côté de son directeur musical, le Canadien Yannick Nézet-Séguin. Elle est appelée par de nombreuses autres formations prestigieuses à Rotterdam, Bergen, Oslo, Bamberg, Liverpool, Stockholm, Washington et Minneapolis, entre autres. Elle dispose d’ores et déjà d’une solide réputation de chef lyrique, marquée par de brillantes représentations de Tannhaüser de Wagner à l’Opéra de Monte-Carlo, d’Iphigénie en Tauride de Gluck au Metropolitan Opera de New York, de La Dame de pique de Tchaïkovski à Bruxelles ou de Mefistofele de Arrigo Boito aux Chorégies d’Orange.

De son aventure avec Orfeo 55 (2008-2019), on retiendra une série d’albums remarquables dotés de titres significatifs : Prima Donna (consacré à Vivaldi), Une cantateimaginaire (choix de pièces tirées des cantates de Bach), Heroes from theshadow(consacré à Haendel), Contralto (hommage aux chanteuses éclipsées par les castrats) et Quellafiamma, qui redonne aux arieantiche tirées de la musique baroque italienne et adaptées par Alessandro Parisotti dans le goût du xixe siècle leur orchestration originelle. La chanteuse soliste dispose au disque d’ores et déjà d’un beau palmarès : de Lambert, Neuf leçons de ténèbres (avec Ivete Piveteau), de Haendel Il Trionfodeltempo e deldisinganno et Amadigi di Gaula (avec Marc Minkowski), de Bach la Passion selon saint Matthieu (avec Seiji Ozawa), de Pergolèse le Stabat Mater (avec Roy Goodman), de Mozart La Flûte enchantée (avec Armin Jordan), de Mendelssohn Elias (avec Herbert Blomstedt), de Brahms la Rhapsodie pour contralto, chœur d’hommes et orchestre (avec Colin Davis). Mentionnons également Les Béatitudes de César Franck (avec Armin Jordan), les Deuxième et Troisième Symphonies de Mahler (avec respectivement Seiji Ozawa et Andrew Litton), Le Martyre de saint Sébastien de Debussy (avec Michael Tilson Thomas), L’Enfant et les sortilèges de Ravel (avec Simon Rattle), VondeutscherSeele de Pfitzner (avec Ingo Metzmacher). Lieder et mélodies complètent une belle discographie, avec des pages signées Fauré, Chausson, Debussy, Poulenc, Schubert, Brahms ainsi qu’une intégrale des lieder de Schumann avec Inger Södergren, saluée en 1993 par un grand prix de la critique allemande de disques.

— Pierre BRETON

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Média

Nathalie Stutzmann - crédits : Jean-Pierre Muller/ AFP

Nathalie Stutzmann