NATRÉMIE
Concentration du cation sodium (Na+) dans le plasma exprimée en milliéquivalent par litre (mEq/l), la natrémie est mesurée par photométrie de flamme avec une grande précision et rapidité grâce à des mesures automatisées.
La natrémie moyenne chez un sujet sain en état d'équilibre hydroélectrolytique est de 140 ± 2 mEq/l. La concentration du sodium dans les liquides interstitiels, du fait de l'équilibre de Donnan dû aux protéines plasmatiques non diffusibles, est de 143 mEq/l.
Le sodium représentant 95 p. 100 des électrolytes du secteur extracellulaire, la mesure de la natrémie permet une approche assez précise de la concentration des électrolytes extracellulaires. La natrémie est corrélée avec l'eau totale de l'organisme (tH2O), le stock du sodium extracellulaire (Na+e ) et le stock de potassium intracellulaire (K+i ).
En clinique humaine, du fait des variations concomitantes habituelles des différents facteurs, on ne peut pas déduire directement de la natrémie ni le stock sodé de l'organisme, ni l'état des volumes extracellulaires . Ces données peuvent être approchées par l'examen clinique, mais leur appréciation exacte nécessite l'emploi de techniques lourdes et non utilisables en routine, comme des mesures de dilution isotopique.
En revanche, la natrémie, par l'effet de l'équilibre osmotique entre les secteurs extra- et intracellulaires, va permettre d'apprécier le degré d'hydratation relative du secteur intracellulaire. Une hypernatrémie traduira une déshydratation de celui-ci, une hyponatrémie, une inflation hydrique intracellulaire.
L'hypernatrémie, qui s'accompagne toujours d'une hyperosmolarité globale plasmatique, devient cliniquement menaçante au-dessus de 150 mEq/l. Elle est habituellement secondaire à des pertes liquidiennes hypotoniques de cause multiple (fièvre, coup de chaleur, brûlure, pertes rénales...), chez des sujets incapables de les compenser par des apports oraux suffisants. L'hypernatrémie induite par un excès d'apport de sodium est exceptionnelle.
L'hyponatrémie, traduite toujours par des troubles psychiques et neurologiques pour des valeurs inférieures à 120 mEq/l, est un symptôme important mais d'interprétation encore plus complexe ; on peut en distinguer deux grandes catégories :
– Les hyponatrémies de dilution, habituellement accompagnées d'œdèmes ; parmi des causes nombreuses, se distinguent l'insuffisance cardiaque, les cirrhoses hépatiques décompensées et les exceptionnelles sécrétions inappropriées d'hormone antidiurétique.
– Les hyponatrémies de déplétion, symptôme d'une déshydratation extracellulaire secondaire à des pertes de fluide riche en sodium, digestives (diarrhées), rénales (diurétiques, certaines néphropathies) ou plus rarement à la maladie d'Addisson.
Les dysnatrémies importantes font toujours partie d'un tableau clinique grave et complexe, et bénéficient au mieux de la prise en charge dans un service de réanimation médicale , leur réversibilité dépend en fait de leur cause première.
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Écrit par
- François BOURNÉRIAS : docteur en médecine
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