NATURE / CULTURE (notions de base)
Quand tout le monde joue
La culture a donc une origine, mais surtout une fin, même si elle tente d’en faire abstraction. Et le masque, d’une certaine manière, annonce la mort de la culture. Dans la culture finissante, on observe une certaine inertie : la culture ne se trouve plus en adéquation avec le groupe qui l’a fondée, elle survit mais elle a cessé d’être en harmonie avec son environnement. Seul demeure le jeu pour le jeu.
Au moment où le masque devient l’unique raison d’être de la culture, il se dédouble. D’un côté se trouve l’individu masqué qui continue à s’ignorer en tant que tel. C’est par exemple le cas de l’aristocrate à la veille de la Révolution française. Son rôle n’est plus adapté à la société dans laquelle il évolue : c’est le bourgeois qui détient à présent la vraie puissance, c’est lui qui possède les forces de production ainsi que le capital financier, comme le montre Karl Marx (1818-1883). Cependant, bourgeois et aristocrates continuent les uns et les autres de porter le masque des « cérémonials » autrefois dictés par la noblesse. Le masque est partout : dans la classe dominante, en perte de vitesse, qui s’accroche aux derniers vestiges du jeu, mais aussi dans la classe montante, qui imite le masque de la noblesse afin d’obtenir à son tour un statut dans le jeu.
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Écrit par
- Philippe GRANAROLO : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires
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