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NATURE WRITING, littérature

L’écocritique

Le développement rapide, depuis une vingtaine d’année, de l’écocritique, qui cherche à interpréter les textes littéraires à l’aune de la vision écologique (ou non) qu’ils véhiculent, sous l’impulsion de l’association américaine ASLE (Association for the Study of Literature and Environment) et de sa revue ISLE (InterdisciplinaryStudies in Literature and Environment), témoigne lui aussi de l’impact de la conscience écologique sur les « humanités ». L’écocritique postule que la crise environnementale s’alimente à une pensée de la nature méritant d’être décodée dans les textes littéraires et autres formes d’expression (photographies, films, séries) où elle se déploie. Simultanément, elle affirme que le sens des textes ne peut s’élucider sans prendre en compte leur vision des relations entre l’homme et l’écosystème, l’humain et le non-humain. Comme l’explique Cheryll Glotfelty dans son introduction à l’une des premières anthologies de textes d’écocritique, parue en 1996, « De la même façon que la critique féministe aborde la littérature et la langue à partir d’une perspective genrée, […] l’écocritique ouvre les études littéraires à une perspective centrée sur la terre ». Dans son ouvrage fondateur The Environmental Imagination (1995), l’universitaire Lawrence Buell remarque et regrette que, « trente ans après la publication de Printemps silencieux, de Rachel Carson », la théorie critique littéraire accuse un tel retard sur les autres disciplines dans sa prise en compte des problématiques environnementales. Mais ce retard aujourd’hui se comble, tant Buell et d’autres – dont les auteurs représentés ou recommandés dans l’anthologie de Cheryll Glotfelty, ainsi que des penseurs comme Theodore Roszak, dont La Voix de la Terre a contribué à ouvrir le champ de l’écopsychologie, à côté de l’écoféminisme, ou la justice environnementale – ont au cours de ces vingt dernières années suscité de nombreuses vocations de chercheurs, aux États-Unis et partout dans le monde aujourd’hui, décidés à gloser à leur manière l’adage de Henry David Thoreau : « In wildness is the preservation of the world » (De la marche).

— Yves-Charles GRANDJEAT

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<em>Oiseau Anhinga-Anhinga</em>, J. J. Audubon - crédits : AKG-Images

Oiseau Anhinga-Anhinga, J. J. Audubon

<em>Le Cours de l’Empire. Désolation</em>, T. Cole - crédits : The New York Historical Society/ Getty Images

Le Cours de l’Empire. Désolation, T. Cole

<em>A Storm in the Rocky Mountains. Mt. Rosalie</em> (<em>Orage dans les montagnes Rocheuses</em>), A. Bierstadt - crédits : Geoffrey Clements/ Corbis Historical/ VCG/ Getty Images

A Storm in the Rocky Mountains. Mt. Rosalie (Orage dans les montagnes Rocheuses), A. Bierstadt

Autres références

  • LA MORT DE LA NATURE (C. Merchant) - Fiche de lecture

    • Écrit par
    • 1 298 mots
    • 1 média

    Carolyn Merchant (née en 1936) est professeure d’histoire environnementale, de philosophie et d’éthique à l’université de Californie à Berkeley. Écologiste, profondément marquée par la lecture de Silent Spring (1962) de Rachel Carson, elle dit s’être forgé un système de pensée au travers...