- 1. Idéologie anti-Lumières
- 2. Le nazisme comme racisme et antisémitisme
- 3. Négation de l’individu
- 4. Le nazisme comme anticommunisme
- 5. Abandon de la voie insurrectionnelle
- 6. Accession au pouvoir et nazification
- 7. Politique de puissance et économie de guerre
- 8. Adhésion des élites et résistances sporadiques
- 9. Un colonialisme esclavagiste intra-européen
- 10. Bibliographie
NAZISME
Le nazisme comme anticommunisme
Prenant acte des échecs successifs de la contre-révolution en Europe, les nazis veulent inclure et non exclure les masses et les plus humbles. Le terme « socialisme » mentionné dans « national-socialisme » annonce ce programme de création d’une communauté d’égaux entre les membres du même peuple (Volk), c’est-à-dire entre les membres de la même race aryenne. Les promesses « socialistes » sont présentes dans le programme de 1920, mais dans un cadre strictement national et exclusiviste, sans visée internationaliste comme dans le marxisme. De plus, derrière cet affichage de gauche qui vise à détourner l’électorat social-démocrate ou communiste, le parti nazi épouse néanmoins très clairement les intérêts des élites dominantes et se situe résolument à droite : le marxisme, « doctrine juive », crée de la division là où il n’y en a pas ; la lutte des classes est inexistante quand il y a communauté de race ; le pluralisme politique et syndical est l’expression même de cette division, qui affaiblit le peuple allemand.
Le nazisme doit ainsi prévenir toute révolution semblable à celle tentée entre novembre 1918 et janvier 1919 (soulèvement spartakiste de Berlin), véritable hantise de la droite. La guerre à venir ne doit se solder ni par une désolidarisation entre le front et l’arrière ni par un « coup de poignard dans le dos », auquel les nazis croient fermement, tant cette formule toute trouvée répond à leur conception complotiste de l’Histoire.
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Écrit par
- Johann CHAPOUTOT : professeur des Universités, université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
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