Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SITHOLE NDABANINGI (1920-2000)

Nationaliste rhodésien, né le 31 juillet 1920 à Nyamandhlovu, dans le Matabeleland, en Rhodésie (auj. Zimbabwe), mort le 12 décembre 2000 à Philadelphie, en Pennsylvanie.

Éduqué chez les missionnaires, Ndabaningi Sithole est enseignant avant de partir étudier la théologie aux États-Unis de 1955 à 1958. De retour en Rhodésie, alors colonie britannique, il devient pasteur congrégationaliste, directeur d'école et président de l'Association des enseignants africains (1959-1960). Il entre en politique en 1960, et adhère au National Democratic Party (N.D.P.), que Joshua Nkomo vient de former. Le révérend Sithole devient un membre influent du parti et, après l'interdiction du N.D.P. en 1961, participe à la création de le Zimbabwe African People's Union (Z.A.P.U.). Lorsque cette organisation est à son tour interdite, il voyage sans relâche à la recherche de soutien.

En 1963, Sithole rentre en Rhodésie alors que la direction de Nkomo est de plus en plus contestée. Avec l'appui du nationaliste Robert Mugabe, Sithole rompt alors avec la Z.A.P.U. pour lancer un nouveau parti, la Zimbabwe African National Union (Z.A.N.U.). Considérés comme une menace par le pouvoir blanc minoritaire, Sithole et d'autres nationalistes sont arrêtés quelques jours avant la déclaration d'indépendance unilatérale de la Rhodésie, le 11 novembre 1965. Durant son séjour en prison, il est remplacé à la tête de la Z.A.N.U. par Mugabe. Le parti se reformera par la suite sous le nom de Z.A.N.U.-Patriotic Front (Z.A.N.U.-P.F.). Sithole est ainsi évincé pour avoir avoué publiquement durant son procès qu'il renonçait à la lutte armée.

Sithole est libéré en décembre 1974 afin de participer à Lusaka, en Zambie, à une réunion de leaders nationalistes noirs, au côté notamment du Premier ministre rhodésien, Ian Smith. Sithole rentre ensuite en Rhodésie et est à nouveau arrêté le 4 mars 1975. Libéré un mois plus tard, il assiste à une assemblée de l'Organisation de l'unité africaine à Dar es-Salam, en Tanzanie. Il se rend ensuite à Lusaka et poursuit sa lutte en faveur d'un gouvernement à majorité noire en Rhodésie. Membre du conseil exécutif de transition qui prépare le transfert de pouvoir en Rhodésie-Zimbabwe en 1978-1979, Sithole est élu député en 1979. Bien qu'il demeure le chef de file d'une Z.A.N.U. réorganisée, la Z.A.N.U.-S., différente de celle dirigée par Mugabe, il est vaincu aux élections de 1982. Son influence commence alors à décliner. En 1984, Sithole part s'installer aux États-Unis après avoir déclaré que Mugabe voulait l'assassiner. Au cours de cet exil choisi, il continue à s'opposer à ce dernier, devenu président du pays en 1987. Il rentre au Zimbabwe en 1992. Lors des élections de 1995, Sithole obtient un siège au Parlement mais, avant la fin de l'année, est arrêté pour complot visant à assassiner Mugabe. Condamné en 1997 à deux ans de prison, Sithole ne purgera jamais sa peine en raison de sa santé défaillante. Il meurt aux États-Unis, en attente d'un traitement médical.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Autres références

  • ZIMBABWE

    • Écrit par , , et
    • 16 889 mots
    • 8 médias
    ...Après les élections, les nationalistes durcissent à leur tour leur position. Des dissidents de la ZAPU, parmi lesquels R. Mugabe et le révérend N.  Sithole, reprochent à J. Nkomo ses tergiversations et ses erreurs stratégiques (il avait accepté dans un premier temps les résultats de la conférence de...