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KARÉKINE Ier NECHAN SARKISSIAN, catholicos (1932-1999)

Premier catholicos de l'ère post-soviétique et de l'Arménie indépendante, Karékine Ier, patriarche de l'Église apostolique arménienne, n'aura régné que cinq ans.

Né Nechan Sarkissian le 27 août 1932, à Kessab, dans le nord de la Syrie, il entre au séminaire du catholicosat de Cilicie en octobre 1946. Il est ordonné diacre trois ans plus tard. En septembre 1952, il reçoit l'ordination sacerdotale sous le nom de Karékine. Recteur du séminaire arménien d'Antélias au Liban en 1956, il étudie la théologie à l'université d'Oxford de 1957 à 1959. Docteur en théologie, il rentre au Liban en 1960.

En 1963, il fonde l'Association des universitaires de l'Église arménienne et donne des cours de théologie, de littérature et d'histoire dans différentes universités beyrouthaines. Il devient archimandrite en 1963 puis est sacré évêque en janvier 1964, à l'âge de trente-deux ans seulement.

Promoteur du mouvement œcuménique au sein de l'Église apostolique arménienne, il entre au comité exécutif du Conseil mondial des Églises en 1968 puis occupe le poste de vice-modérateur de ce Conseil de 1975 à 1983. En 1974 il fait partie des membres fondateurs du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

En février 1971, Mgr Karékine est élu prélat du diocèse d'Ispahan en Iran. En avril 1973, il devient archevêque. Deux mois plus tard, il prend la direction du diocèse de New York. Durant la guerre civile libanaise, il organise des collectes en Amérique du Nord pour aider les Arméniens de Beyrouth. En 1977, il devient catholicos coadjuteur du catholicosat de Cilicie, deuxième siège de l'Église apostolique arménienne et concurrent du catholicosat d'Etchmiadzine resté en Union soviétique. En février 1983, il est élu catholicos de la Grande Maison de Cilicie. De culture occidentale, anticommuniste, il modernise le catholicosat de Cilicie dans les domaines de la théologie, de l'arménologie et de l'édition.

Fervent défenseur de l'œcuménisme, il rencontre les dirigeants des Églises catholique, anglicane, luthérienne, calviniste et copte. En 1989, il est élu président d'honneur du Conseil des Églises du Moyen-Orient.

Après le tremblement de terre en Arménie en décembre 1988, il se rend à Etchmiadzine pour exprimer sa solidarité avec les victimes. Après l'indépendance de l'Arménie en 1991, il est nommé membre du comité administratif du fonds pour l'Arménie par le tout nouveau président de la République, Levon Ter-Petrossian. Le 9 avril 1995, il est élu catholicos de tous les Arméniens à Etchmiadzine, marquant ainsi la réunification des deux branches de l'église apostolique arménienne. Il réorganise aussitôt l'Église d'Arménie ex-soviétique (séminaire, formation du clergé, ordination...) et fait transférer dans la cathédrale d'Etchmiadzine les restes de Khorène Ier, catholicos assassiné par la police de Staline en 1938. Il rencontre rapidement les patriarches de Russie, de Roumanie, de Géorgie ainsi que le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholoméos Ier.

En décembre 1997, il signe avec Jean-Paul II un accord mettant fin à quinze siècles de querelle théologique sur la nature humaine du Christ.

Peu avant sa mort, le 29 juin 1999, il consacre de nombreux efforts à l'organisation des cérémonies prévues en 2001 pour le mille sept centième anniversaire de l'Église arménienne et lance un projet de construction d'une nouvelle cathédrale à Erevan, capitale de l'Arménie indépendante. Entre 1955 et 1995, il a publié une trentaine d'ouvrages, en arménien, en anglais et en français.

— Christophe CHICLET

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Écrit par

  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée

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