NÉCROPOLE DE QIN SHI HUANGDI (site archéologique)
Les fosses aux guerriers
À la base du tumulus se trouvaient disposés dans une fosse les modèles réduits en bronze d’un char de guerre et d’une voiture fermée à l’échelle 0,5. Placés l’un à la suite de l’autre, ils étaient comme prêts à partir vers la capitale située non loin à l’ouest, le premier comme éclaireur, la seconde pour l’empereur. Côté est, une fosse remplie de 87 armures et 43 casques composés de plates – des plaques taillées dans la pierre – symbolisait un arsenal ; dans une autre fosse se dressaient les statues grandeur nature d’acrobates, d’artistes ; une troisième, plus loin au nord, abritait un bassin entouré de 43 oiseaux en bronze, à proximité de 15 statues en terre cuite de musiciens.
Découvertes en 1974, les trois fosses aux guerriers se situent à 1,6 kilomètre du tumulus. Les quelque 6 000 à 7 000 hommes rangés en ordre de bataille forment les divisions d’un corps de troupe appartenant à une garnison dont le commandement est placé dans la plus petite des trois fosses. Ce n’est pas tant leur nombre qui impressionne que la fidélité à l’organisation militaire qui s’en dégage, le déploiement des guerriers en vue du combat, leur aspect différent selon leur rang jusque dans les traits réalistes de leur visage et le détail de leur coiffure. Plusieurs sont équipés d’armes véritables. L’importance de l’infanterie, avec ses archers, ses arbalétriers, ses hallebardiers, ses lanciers, pourvus ou non d’une armure, est manifeste. Le rôle de la cavalerie dans l’armée, faible auparavant, y apparaît désormais bien réel. Les chars de combat sont tirés par quatre chevaux et montés par trois hommes, un cocher, un officier de commandement et un soldat protégeant les deux premiers.
La sculpture des guerriers est tout à fait inédite dans l’art chinois ancien. Leur taille légèrement supérieure à l’échelle humaine comme leur réalisme restent sans précédent, même si les visages représentent plutôt des types idéalisés. Leur mode de fabrication combine différents éléments préfabriqués afin de donner à chaque guerrier, par une sélection appropriée de ces éléments, une touche individuelle dans la stature, le visage ou la coiffure. Au vu de ces caractéristiques, il a été suggéré que la pénétration d’idées nouvelles venues de l’Occident pourrait avoir inspiré leur création.
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Écrit par
- Alain THOTE : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études, section des sciences historiques et philologiques, membre de l'Institut
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Médias