- 1. La neige et ses interactions avec la biodiversité et le climat
- 2. La formation des cristaux de glace
- 3. La formation des flocons de neige
- 4. La neige artificielle ou neige de culture
- 5. Densité du manteau neigeux
- 6. L’action du vent
- 7. Métamorphoses de la neige sèche
- 8. Métamorphose de la neige humide
- 9. La nivologie et le « sondage-battage »
- 10. La datation des couches de neige
- 11. Bibliographie
NEIGE
La neige est une précipitation de cristaux de glace isolés ou soudés, dont la taille est généralement comprise entre 2 et 5 millimètres.
Lorsque la précipitation est constituée de petits cristaux de glace, qui tombent par ciel clair, on ne parle plus de neige, mais de « poudrins de glace ». Ces cristaux sont souvent tellement ténus qu’ils semblent être en suspension dans l’atmosphère et ont peu d’impact au niveau du sol. Les chutes de neige conséquentes sont constituées de « flocons de neige », formés d’une multitude de petits cristaux de glace entrelacés ou soudés les uns aux autres.
La « neige en grains » et la « neige roulée » se développent par collecte de gouttelettes d’eau surfondue qui se congèlent à leur contact. Leur apparence et leur densité dépendent essentiellement de la vitesse à laquelle la congélation de l’eau s’est produite. Ainsi, la neige en grains est composée de petites particules de glace, blanches et opaques, plates ou allongées, de taille généralement inférieure à 1 millimètre. La neige roulée est, quant à elle, constituée de particules de glace, blanches et opaques, souvent coniques, dont la taille ne dépasse pas 5 millimètres.
Alors que les précipitations de flocons de neige peuvent durer plusieurs jours, de façon intermittente ou continue, lorsqu’elles sont associées à des perturbations d’échelle synoptique (quelques centaines de kilomètres), la neige roulée se produit sous forme d’averses qui durent rarement plus d’une demi-heure et sont particulièrement fréquentes au printemps, lors des « giboulées de mars ». De son côté, la neige en grains se forme dans les stratus. Elle est souvent comparée à de la bruine congelée et n’est jamais très abondante. Ce sont donc les flocons de neige qui couvrent de grandes surfaces de façon importante et durable. Ce sont eux qui seront principalement traités dans cet article.
La neige et ses interactions avec la biodiversité et le climat
La neige et la glace, qui recouvrent environ 10 ou 11 p. 100 de la surface terrestre, jouent un rôle extrêmement important pour le climat de la Terre, les réserves d’eau douce, la préservation de la faune et de la flore, etc.
Étant très réfléchissantes, elles renvoient une grande partie des rayonnements solaires visibles qu’elles reçoivent, ce qui limite l’énergie absorbée par le sol. L’albédo de la glace – proportion entre le rayonnement renvoyé vers l’espace et le rayonnement reçu – est d’environ 0,6. Celui de la neige est compris entre 0,4 et 0,9 (selon son état de vieillissement et de tassement), soit environ six fois celui de la surface de la mer ou celui d’un sol sombre. Ainsi, la diminution actuelle de la superficie couverte par les glaces et la neige induit l’augmentation des surfaces capables d’absorber de plus grandes quantités de rayonnement ; elle contribue donc au réchauffement de la planète et, plus généralement, au changement climatique, avec ses conséquences.
Par ailleurs, la neige constitue, sous forme solide, des stocks d’eau douce qui, dans de nombreuses régions du monde, pendant les saisons sèches, représentent la seule eau disponible pour l’alimentation, l’hygiène, les cultures et les élevages. Le recul observé des grands glaciers de montagne aggrave fortement cette pénurie, alors que la faim et le manque d’eau potable touchent ou menacent déjà des milliards d’individus.
Parce qu’elle renferme une grande quantité d’air, la neige est un excellent isolant thermique. En période de grands froids, elle protège la faune et la flore. Les Inuit, peuple autochtone du nord du Canada, savent depuis longtemps tirer profit de son pouvoir isolant, proche de celui du polystyrène, à travers la construction d’igloos.
Enfin, c’est aussi un matériau dont la surface glissante, qui fait la joie des adeptes des sports d’hiver, perturbe les transports terrestres[...]
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Écrit par
- Jean-Pierre CHALON : ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts honoraire
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