NÉMATHELMINTHES
Classe des Nématomorphes
Historique
Les Gordiens sont entourés de nombreuses légendes. L'une d'elles, datant du xive siècle, affirme que ces animaux sont issus de crins de chevaux. Suivant les pays on les a appelés : hairworms, Saitenwürmer, dragonneaux.
Placés par Linné dans les Vermes intestina, ils furent longtemps confondus avec les Nématodes, en particulier avec la filaire de Médine. Les travaux anatomiques de P. Charvet (1834), K. T. E. Siebold (1838), A. Berthold (1843) et ceux de F. Dujardin (1842) conduisirent Siebold en 1843 à les séparer des Nématodes sous le nom de Gordiacea. F. Vejdovsky (1886) en éloigna les Mermis et créa les Nematomorpha. Le fait que leurs larves parasitent des insectes fut découvert par L. Dufour en 1828, mais ce n'est qu'avec les travaux de E. Grube (1849) et G. Meisser (1856) que ces larves furent convenablement décrites. Les plus importantes contributions à l'étude des Nématomorphes furent, à la fin du xixe siècle, celles de H. Grenacher (1868), A. Villot (1874, 1881, 1887), Vejdovsky (1886, 1888, 1894), L. Camerano (1888, 1897), O. Burger (1891) et H. B. Ward (1892). Au début de ce siècle enfin, T. Montgomery (1903, 1904), A. Muhldorf (1914) et H. May (1919) se consacrèrent à l'étude de ce groupe.
Morphologie et anatomie
a) La taille et la forme. Les Gordiens sont des vers filiformes, de couleur jaunâtre, dont la longueur peut dépasser le mètre, le diamètre n'excédant pas 2 à 3 mm. Le mâle est fréquemment plus petit que la femelle. L'extrémité postérieure, arrondie chez la femelle, est bi- ou trilobée chez le mâle et porte un cloaque terminal ou ventral.
b) Les téguments. L'épaisse cuticule comprend une assise homogène et une assise fibreuse. L'aspect rugueux est dû à la présence d'aréoles polygonales ou arrondies, qui peuvent porter des soies et un pore. L'épiderme, cubique ou cylindrique, n'a qu'une seule assise de cellules. Selon les ordres, on trouvera soit un champ ventral, soit un ventral et un dorsal. Comme chez les Nématodes, les fibres musculaires sont longitudinales.
c) Le pseudocœle. La cavité mésodermique est presque entièrement altérée chez Gordius par la présence de cellules mésenchymateuses.
d) Le système nerveux et les organes des sens. Comme celui des Échinodères et des Priapuliens, le système nerveux est épidermique. Une masse cérébrale se prolonge par une chaîne nerveuse médioventrale qui se termine en un ganglion cloacal. Le système nerveux périphérique est encore peu connu. Un organe photosensible serait présent chez Paragordius.
e) Le tube digestif. Plus ou moins régressé dans tous les stades du cycle, il ne comporte que rarement un orifice buccal. Le pharynx présente souvent un bulbe avant l'intestin. Le cloaque reçoit conduits génitaux et rectum. Le tube digestif de Nectonema, rappelant ceux des Mermis et Trichuris (Nématodes aphasmidiens), diffère notablement de celui des Gordius.
f) L'appareil reproducteur. Les sexes sont séparés. Une paire de gonades s'étend dans le pseudocœle. Le mâle est démuni de spicules. L'ovaire est prolongé par un oviducte muni d'un réceptacle séminal.
Aperçu taxinomique
La classe comprend deux ordres.
– Gordiida : forme d'eau douce et forme terrestre, champ épidermique ventral et pseudocœle empli de mésenchyme. Une paire de gonades, ovaires à diverticules latéraux.
Famille des Chordodidae : aréoles cuticulaires visibles et servant à la classification. Quatre sous-familles avec quatorze genres dont : Chordodes, Chordodiolus, Gordionus, Paragordius.
Famille des Gordiidae : aréoles invisibles ou absentes. Extrémité postérieure de la femelle non lobée, celle du mâle bilobée. Deux genres : Gordius, Acutogordius.
– Nectonematida : champs épidermiques dorsaux et ventraux, soies natatoires, pseudocœle cavitaire, une gonade, chaîne[...]
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Écrit par
- Alain KERMARREC : docteur-ingénieur, chef de service de recherches à l'I.N.R.A., administrateur du Centre de recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane.
Classification
Médias
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