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NÉO-RÉALISME ITALIEN

Continuité ou rupture ?

Certains partages se donnent pour évidents. Ainsi de l'année 1945, avec d'un côté les désastres de la guerre, de l'autre le sentiment aigu d'un effondrement et aussi de la fin d'une époque. Aussi les contemporains des événements vont-ils mettre en œuvre cette notion de rupture. Le néo-réalisme se trouverait donc ramené à une brutale liquidation des faux-semblants : sous l'Italie gentille et fraternelle de Camerini, il n'aurait plus été possible d'ignorer la misère, le chômage, et les intellectuels se seraient vus contraints de dévoiler une partie de la réalité italienne. Cette théorie s'est imposée dans l'atmosphère de la reconstruction et des premiers affrontements entre les partis de la Résistance. Elle a prédominé jusqu'aux années soixante. À mesure qu'on s'éloigne, l'évidence de la coupure s'estompe. On cherche alors à fonder la discontinuité en se référant davantage à des transformations économiques qu'à des faits politiques, et on met en relief une double coupure intervenant d'abord dans les années trente, puis à la fin des années cinquante (début de la letteratura dell'azienda). Mais l'idée d'une modification radicale trouvant chez les intellectuels un miroir réfléchissant n'est pas mise en cause. En fait, le néo-réalisme est à la fois le produit d'une possibilité inscrite dans le champ culturel italien avant la guerre et des événements historiques. Dès 1940, une offensive se développe dans le cinéma pour modifier les procédés expressifs : on salue les signes du changement dans la reprise d'un style documentaire. Blasetti, auteur d'un film d'évasion en 1941 et de Quatre Pas dans les nuages en 1942, en est un exemple : ici l'orientation réaliste ne comporte pas de visée politique. Par ailleurs, au moment où l'Italie entre en guerre, la production documentaire reçoit une aide financière accrue de la part de divers organismes officiels comme l'Institut Luce et le Centre de cinématographie de la marine qui produit le premier film de Rossellini. Un article de Cinema en 1940 appelle à commencer « la documentation de notre guerre ». Rome, ville ouverte sera cela : une vision pessimiste y est omniprésente. Les allusions politiques sont rares et la guerre apparaît, en soi, comme une sorte de rachat. C'est le contexte historique, c'est le savoir du spectateur qui soutiennent une lecture idéologique allant dans le sens de la prise de conscience. Avant que la Résistance ne devienne un facteur de cristallisation, on peut penser que le conflit interne au champ culturel va amener par sa propre dynamique l'utilisation de procédés relativement nouveaux. L'histoire vient relayer un « conflit » local et le transforme en enjeu politique.

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Médias

Pier Paolo Pasolini - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Pier Paolo Pasolini

Cesare Zavattini - crédits : Werner Rings/ Hulton Archive/ Getty Images

Cesare Zavattini

Alberto Lattuada - crédits : Kurt Hutton/ Picture Post/ Getty Images

Alberto Lattuada

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  • AMIDEI SERGIO (1904-1981)

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    • 554 mots

    Nous évaluons assez mal en France les mécanismes de la production cinématographique italienne, peu structurée de façon durable, notamment en ce qui concerne la place des scénaristes et surtout celle des soggiotori (« créateurs de sujets ») dont il n'y a guère d'équivalents ailleurs. Sergio Amidei...

  • ANTONIONI MICHELANGELO (1912-2007)

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    • 2 médias
    ...collabore à quelques scénarios et réalise des courts-métrages qui ne sont pas indifférents. C'est l'époque où le cinéma italien connaît la flambée du néo-réalisme fortement marqué à gauche, et qui, prôné ou contredit, influencera profondément toute la vie culturelle italienne de l'époque. Les deux premiers...
  • BLASETTI ALESSANDRO (1900-1987)

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    Critique, figurant, acteur jouant son propre rôle, metteur en scène au théâtre, au cinéma et, à partir de 1962, à la télévision, Alessandro Blasetti adorait se définir comme « un océan de contradictions ». Né à Rome, il fait des études de droit, conformément à la tradition de sa famille...

  • CAMERINI MARIO (1895-1981)

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    Mario Camerini est né à Rome en 1895. Grâce à son cousin, le cinéaste Augusto Genina, Mario Camerini débute comme assistant avant de passer à la réalisation avec Jolly, clown da circo en 1923. Mais ce n'est qu'en 1929, avec Rotaie (Rails) qu'il obtient un certaine reconnaissance critique...

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