NÉPAL
Nom officiel | République démocratique fédérale du Népal (NP) |
Chef de l'État | Ram Chandra Poudel (depuis le 13 mars 2023) |
Chef du gouvernement | Pushpa Kamal Dahal dit « Prachanda » (depuis le 26 décembre 2022) |
Capitale | Katmandou |
Langue officielle | Népalais |
Unité monétaire | Roupie népalaise (NPR) |
Population (estim.) |
29 871 000 (2024) |
Superficie |
147 181 km²
|
Une histoire millénaire
Le Népal ancien
L'histoire du Népal ancien est connue seulement par l'épigraphie, car les chroniques remontent à une époque beaucoup plus récente. Les inscriptions anciennes font référence à deux ères différentes, l'ère Saka datant de 78 après J.-C., puis une ère commençant en 576 et appelée de Mānadeva (ou de Aṃśuvarman). La première inscription est de 464 et montre le pays gouverné par la famille Licchavi, peut-être celle-là même dont la parenté contribua à la grandeur de la dynastie indienne des Gupta. Malgré la pénétration du bouddhisme, attribuée par la tradition à Aśoka, la religion de la maison royale, et vraisemblablement aussi celle de la classe dominante, fut toujours l'hindouisme. Après 576 Aṃśuvarman s'empara du pouvoir, d'abord en maintenant sur le trône les Licchavi, puis en l'occupant lui-même. Après sa mort le gouvernement passa aux mains d'une obscure famille Gupta, toujours sous le prête-nom des Licchavi. Ce n'est qu'en 641 que les Tibétains rétablirent le roi légitime Narendradeva dans la plénitude de son pouvoir, et pendant le reste du viie siècle le Népal subit leur influence. En 648 Narendradeva, allié du Tibet, apporta une aide militaire à l'ambassadeur chinois Wang Xuance attaqué et dépouillé par un prince du Tirhut. Cependant, au viiie siècle, le Népal était à nouveau indépendant et son roi Jayadeva apparaissait même comme un souverain important, car il était apparenté par mariage aux Gupta du Magadha et aux Maukhari de Kanauj. L'inscription de 736 est le dernier document épigraphique connu de la période ancienne ; pendant deux siècles et demi (à part l'obscure notice de la victoire de Jayapīḍa du Cachemire sur un roi du Népal), l'histoire du pays est plongée dans une obscurité absolue, que les traditions confuses et contradictoires conservées par les chroniques n'éclairent aucunement.
L'ère des Newar
Dès la fin du xe siècle les sources deviennent relativement abondantes. L'épigraphie recommence (la première inscription est de 987) et l'on possède une grande quantité de colophons datés de manuscrits, dont le plus ancien est de 920. Plus tard les chroniques (vaṃśāvalī) donnent à leur tour des informations dignes de foi ; la plus ancienne est la Gopāla-vaṃśāvalī, de la fin du xive siècle. Les dates sont données selon l'ère newarī qui commence en 879. Le Népal, dont la capitale était alors Patan, était gouverné par une dynastie qu'on appelle d'habitude les Thākurī ; dans les premières années du xie siècle est attestée une curieuse forme de dyarchie (dvairājya), le royaume étant divisé entre deux rois, bien qu'il maintînt son unité formelle.
En 1200 le trône fut occupé par la dynastie Malla, sous laquelle l'art népalais et la littérature newarī vécurent leur plus belle période. Pendant le règne de Anantamalla (1274-1310), le Népal entretint des relations assez cordiales avec la cour mongole de Chine ; le Népalais A-ni-ko (1245-1306) fut appelé à Pékin et y laissa une tradition durable dans la statuaire chinoise et sa théorie. Cependant, à la même époque, des envahisseurs étrangers ravagèrent le pays : les princes Malla, qui régnaient sur le Tibet occidental et les vallées au nord-ouest du Népal ; le roi Harisiṃha du Tirhut, qui fut lui-même chassé de son royaume par les musulmans et vint mourir pauvre et fugitif au Népal (1326). Après Anantamalla le pays tomba dans l'anarchie, étant partagé entre deux lignées rivales résidant respectivement à Patan et à Bhadgaon. Au cours de cette sombre période le Népal subit la seule invasion musulmane de son histoire, celle d'Ilyas, roi du Bengale (1349) ; bien que très courte, elle suffit pour infliger de graves dommages à son patrimoine artistique.
Le pays, sombrant[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gilles BÉGUIN : conservateur au musée Guimet
- Benoît CAILMAIL : conservateur des bibliothèques à la Bibliothèque nationale de France
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
- Marc GABORIEAU : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Luciano PETECH : professeur à l'université de Rome
- Philippe RAMIREZ : chargé de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
NÉPAL, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales
- Écrit par Manuelle FRANCK , Bernard HOURCADE , Georges MUTIN , Philippe PELLETIER et Jean-Luc RACINE
- 24 799 mots
- 10 médias
...à un Pakistan musulman et bicéphale, dont la partie orientale a fait sécession en 1971 pour devenir le Bangladesh. Au nord, les États himalayens du Népal et du Bhoutan font tampon avec la Chine, qui possède avec l'Inde une frontière commune, toujours contestée tant à l'ouest de l'... -
BHOUTAN
- Écrit par Benoît CAILMAIL , François DURAND-DASTÈS , Alain LAMBALLE et Chantal MASSONAUD
- 7 360 mots
- 6 médias
...de main-d’œuvre dans le pays. Désignés par le terme de lhotshampa (opposé au terme de drukpa qui désigne les populations indigènes du Bhoutan), ces Népalais ont vu leur population croître pour devenir la principale minorité du pays (entre 30 et 40 % de la population totale selon les différentes estimations).... -
GRAFFITI
- Écrit par Glen D. CURRY , Scott H. DECKER , Encyclopædia Universalis et William P. MCLEAN
- 5 879 mots
- 1 média
Aucune étude des graffiti des pays orientaux n'est encore parue, mais les graffiti figuratifs népalais ont constitué le sujet d'une documentation sommaire, réalisée au cours de l'été 1967 par l'ethnologue Khem Bahadur Bista. On peut remarquer qu'ils comportent le motif cordiforme, une figuration de la... -
GURUNG
- Écrit par Yvan BARBÉ
- 630 mots
Population himalayenne du Népal. Le territoire gurung s'étend sur les hautes vallées du versant méridional de la chaîne de l'Annapurna dans la zone centrale des hautes collines du Népal. Les villages apparaissent entre 1 500 et 2 500 mètres et leurs « alpages » montent jusqu'à 3 500 et même 4 000...
- Afficher les 16 références