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NÉPAL

Nom officiel

République démocratique fédérale du Népal (NP)

    Chef de l'État

    Ram Chandra Poudel (depuis le 13 mars 2023)

      Chef du gouvernement

      Pushpa Kamal Dahal dit « Prachanda » (depuis le 26 décembre 2022)

        Capitale

        Katmandou

          Langue officielle

          Népalais

            Unité monétaire

            Roupie népalaise (NPR)

              Population (estim.) 29 871 000 (2024)
                Superficie 147 181 km²

                  Les littératures du Népal

                  Les littératures de la trentaine d'ethnies qui peuplent le Népal se répartissent en deux groupes : les traditions orales des tribus et les littératures orales et écrites inspirées des modèles indiens et, accessoirement, tibétains.

                  Les traditions orales des tribus

                  Les populations autochtones sont divisées en vingt-cinq tribus qui regroupent 20 % de la population du pays. Leurs littératures, purement orales, sont certainement les plus originales ; elles sont transmises dans leurs chants et surtout dans les textes rituels mémorisés par leurs prêtres et leurs chamans. Elles sont très inégalement connues. Les tribus du Teraï (qui parlent des langues austro-asiatiques ou ont adopté des langues indo-aryennes) restent à étudier. Le répertoire des tribus des montagnes (de langues tibéto-birmanes) a été exploré dans ses grandes lignes, notamment chez les Limbu et les Raï à l'est, les Tamang et Gurung au centre, les Magar à l'ouest. Il comprend d'un côté une cosmogonie, une géographie religieuse ainsi que les légendes des divinités, constituant une véritable mythologie ; de l'autre côté l'histoire de chaque tribu avec les épisodes de ses migrations et de l'implantation de ses clans dans son territoire. Ces littératures n'ont jamais été fixées par écrit, sauf récemment et très partiellement chez les Limbu ; leurs véritables dimensions n'ont été révélées qu'à partir des années 1960 par les ethnologues travaillant sur la possession et le chamanisme.

                  Littératures d'inspiration indienne

                  Les gens de caste (79 % de la population totale) sont répartis en quatre ethnies : Hindous de la Plaine (21 %), Musulmans (4 %), Newar (3 %) et Indo-Népalais ou Gorkhali (51 %). Ils sont d'origine indienne et parlent des langues indo-aryennes à l'exception des Newar, autochtones de la vallée de Katmandou qui ont gardé leur langue tibéto-birmane ; ils suivent tous, Newar compris, les modèles littéraires oraux et écrits de l'Inde classique et moderne.

                  Sanskrit

                  Ils ont (Musulmans exceptés) une langue savante commune, le sanskrit. Le Népal est resté une bibliothèque de l'Inde classique hindoue et bouddhiste. Les Népalais y ont ajouté leur propre contribution à la littérature sanskrite : de l'Antiquité et du haut Moyen Âge, seules les inscriptions ont survécu : des livres originaux écrits entre le xive et le xxe siècle sont préservés. Ils émanent surtout des Newar, mais aussi des Hindous de la Plaine et, plus tard, des Indo-Népalais. Parmi toutes ces œuvres religieuses, scientifiques et littéraires, on notera l'abondance de la production théâtrale ainsi que deux catégories de textes qui concernent le pays : les māhātmya et purāṇa retraçant sa géographie religieuse et les légendes qui y sont liées ; puis les vaṃsavalī, chroniques dynastiques relativement exactes et périodiquement remises à jour.

                  Le développement des littératures en langues vernaculaires à partir du xve siècle va donner naissance en territoire népalais à trois littératures qui s'expriment en des idiomes distincts.

                  Hindī et urdū

                  Hindous de la Plaine et Musulmans ont comme langue maternelle trois dialectes du hindī : ce sont d'ouest en est l'awadhī, le bhojpuri et le maithilī ; tous, Musulmans compris, utilisent la riche littérature orale de ces dialectes qui comprend notamment plusieurs épopées. Ils lisent aussi la littérature écrite dans ces dialectes entre le xve et le xixe siècle ; la contribution propre des habitants du territoire népalais n'est pas connue, sauf pour le maithilī, qui était utilisé non seulement dans le Teraï mais dans les cours newar de la vallée de Katmandou.

                  La lingua franca du Teraï est l'hindoustani ; il est appelé urdū par les Musulmans qui l'écrivent en caractères arabo-persans ; et hindī par les Hindous de la Plaine[...]

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                  Écrit par

                  • : conservateur au musée Guimet
                  • : conservateur des bibliothèques à la Bibliothèque nationale de France
                  • : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
                  • : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
                  • : professeur à l'université de Rome
                  • : chargé de recherche au C.N.R.S.
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Népal : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Népal : carte physique

                  Népal : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Népal : drapeau

                  Monastère de Tengboche, Népal - crédits : mountaintreks/ Shutterstock

                  Monastère de Tengboche, Népal

                  Autres références

                  • NÉPAL, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • ASIE (Géographie humaine et régionale) - Dynamiques régionales

                    • Écrit par , , , et
                    • 24 799 mots
                    • 10 médias
                    ...à un Pakistan musulman et bicéphale, dont la partie orientale a fait sécession en 1971 pour devenir le Bangladesh. Au nord, les États himalayens du Népal et du Bhoutan font tampon avec la Chine, qui possède avec l'Inde une frontière commune, toujours contestée tant à l'ouest de l'...
                  • BHOUTAN

                    • Écrit par , , et
                    • 7 360 mots
                    • 6 médias
                    ...de main-d’œuvre dans le pays. Désignés par le terme de lhotshampa (opposé au terme de drukpa qui désigne les populations indigènes du Bhoutan), ces Népalais ont vu leur population croître pour devenir la principale minorité du pays (entre 30 et 40 % de la population totale selon les différentes estimations)....
                  • GRAFFITI

                    • Écrit par , , et
                    • 5 879 mots
                    • 1 média
                    Aucune étude des graffiti des pays orientaux n'est encore parue, mais les graffiti figuratifs népalais ont constitué le sujet d'une documentation sommaire, réalisée au cours de l'été 1967 par l'ethnologue Khem Bahadur Bista. On peut remarquer qu'ils comportent le motif cordiforme, une figuration de la...
                  • GURUNG

                    • Écrit par
                    • 630 mots

                    Population himalayenne du Népal. Le territoire gurung s'étend sur les hautes vallées du versant méridional de la chaîne de l'Annapurna dans la zone centrale des hautes collines du Népal. Les villages apparaissent entre 1 500 et 2 500 mètres et leurs « alpages » montent jusqu'à 3 500 et même 4 000...

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